L'Église Marginale: Éclosion de la Grâce par: Jean leDuc
Confession Biblique Marginale ou "Symbole Christocentrique"
Donner une forme au vent est impossible; nous le reconnaissons seulement par ses déplacements et les influences qu'il exerce sur nous et sur notre entourage. Ainsi en est-il du Christianisme Marginal; par comparaison au Christianisme Conventionnel historique, accepté et respecté universellement. Jésus compare un Chrétien "né de l'Esprit" à un vent:
"Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit" (Jean.3:8).
Cette comparaison s'applique par extension à tout le Christianisme authentique en entier; un Christianisme sans forme qui se déplace où il veut avec le vent de l'Esprit Saint. Inutile de spécifier que la "Liberté" est son caractéristique prédominant; on ne peut l'encadrer et encore moins l'institutionnaliser. On peut le reconnaître seulement par les influences qu'il exerce dans sa séparation d'avec son contraire qui veut à tout prix sa structuration institutionnelle, pour le contrôler. Or, la Parole de Dieu nous dit que :
"la colère de Dieu se révèle pleinement du ciel sur toute impiété et injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive" (Rom.1:18).
Vouloir le monopole de la vérité pour capturer les consciences est le jeux de l'esprit du Malin et non de l'Esprit de Dieu.
Ainsi être Chrétien Marginal signifie être "séparé" dans sa Foi strictement Biblique, de tout accord officiel, de règle ou d'enseignement, imposés par l'entente commune de différents groupes religieux, sociaux, ou politiques. En ce sens, et encore plus dans le sens scripturaire, un Chrétien Marginal est un "Séparatiste" et un "Hors-la-Loi" de pure race. En ceci, la Foi Calviniste Marginale devient la foi des rejetés, des oubliés, des égarés, des défavorisés et des écrasés. Terme généralement conçu d'une manière dérogatoire, le mot "Marginal" semble à première vue, inapproprié pour désigner le Christianisme authentique. Mais en relation avec la Parole de Dieu, il signifie "mis à part", "être séparé du monde à Christ", "être sanctifié"; c'est à dire "être sous la Grâce unique de Dieu" sans mérites quelconques.
Les Chrétiens Marginaux ont toujours été un facteur problématique pour le monde politique et religieux; tout simplement parce qu'ils ne sont point de ce monde:
"Je leur ai donné ta Parole, et le monde les a hais parce qu'ils ne sont point du monde, comme aussi je ne suis point du monde" (Jn.17:14).
Ainsi ils deviennent une source de tension et d'éléments qui dérangent le piètre confort des Conformistes. La simplicité du message "d'Amour, de Foi et de Liberté" qu'ils proclament, déclenche des réactions hostiles et parfois violentes contre eux, de la part du Christianisme Conventionnel qui dit enseigner l'Amour de Dieu. En fait, la devise du Christianisme Marginal, connu aussi sous le nom de Calvinisme Marginal et Christianisme Souverainiste Séparatiste, est : Vérité, Liberté, Charité.
Au cours de l'histoire, les Chrétiens Marginaux furent dénoncés comme hérétiques, diffamés, persécutés, torturés, massacrés; leurs motifs incriminés et leurs écrits dénigrés, mutilés, prohibés et détruits. En vain chercherions nous des écrits sur le Christianisme Marginal, ils n'existent simplement pas. Jamais personne au cours de l'histoire à su reprendre leur cause en main. Ceci est le premier et seul document moderne de ce genre.
Conventionnel : 1. Qui résulte d’une convention; 2. Conforme aux conventions sociales ou religieuses; qui manquede naturel, de vérité ou d’originalité (Dictionnaire le Petit Larousse)
"Tous ceux qui sont d'Israël, ne sont pas pourtant Israël" (Rom. 9:6), nous dit la Parole de Dieu. Par extension nous pouvons dire: Tous ceux qui sont chrétiens, ne sont pas pourtant Chrétien; toutes celles qui se disent la Bible, ne sont pourtant pas la Bible; et toutes celles qui se disent des églises, ne sont pas pourtant l'Église.
La profusion d'églises prétendument chrétiennes, nous fait penser à cet avertissement du Seigneur Jésus: "Alors, si quelqu'un vous dit: Voici, le Christ est ici; ou il est là; ne le croyez point" (Mat.24: 23). La question qui se pose dès lors est de savoir "quelle est la vrai". Le sujet qui nous occupe est, reconnaissons-le, parmi les plus importants et les plus délicats; et nous ne pouvons pas esquiver la question. Dans le Christianisme Conventionnel, les chrétiens ont une attitude fort différente face aux églises qu'ils appartiennent. « Certains, nous dit A.R. Kayayan (Croire pour Comprendre), craignent de créer inutilement un schisme et se sentent obligés de demeurer à l'intérieur de leur Église, même si celle-ci peut facilement être identifiée à un corps en décomposition. Ils vivent soit dans le silence, soit en élevant des protestations vigoureuses contre les abus et les erreurs. D'autres, en revanche, se basent sur les principes de la Réforme, affirmant qu'il leur est impossible de demeurer plus longuement au sein d'une église complètement déformée. » Ils devient donc urgent d'en constituer une nouvelle qui n’est point institutionalisé ni conformiste sans les fragments des anciennes.
Il nous faut donc examiner ce qu'est l'Église selon le Christianisme Conventionnel avant de regarder ce qu'elle est d'après les Écritures. Nous ne regarderons point le concept de l'Église Catholique Romaine, car elle n'est point une église chrétienne mais une Synagogue de Satan. Nous regarderons plutôt au niveau du Protestantisme qui a gardé certains aspects biblique en son sein, notamment "le salut par la grâce seule, et la justification par la foi dans le sang de Christ"; quoiqu'il est divisé en lui-même sur sa conception de l'Église. Choses certaines, Catholiques comme Protestants, Dissidents comme Sectaires; tous reconnaissent en l'Église deux aspects: l'Église invisible qui est Universelle ou catholique; et l'Église visible qui est soit mondiale, nationale, ou locale.
Dans
la Confession de Foi la plus célèbre du Protestantisme, "La
Confession de Foi de Westminster", XXV, 1-6, nous avons cette
définition de l'Église (Confessions de Foi
des Églises Reformées, par: A.R. Kayayan):
En ce qui concerne les Églises locales, J.T. Mueller (La Doctrine Chrétienne), Théologien Luthérien, nous dit ceci: "L'Écriture applique aussi le terme Église aux congrégation ou paroisses locales qui, en conséquence, sont connues comme des églises locales. Ces dernières sont des assemblées de croyants, des chrétiens groupés en un même lieu pour prêcher l'Évangile et administrer les sacrements, en bref, pour accomplir l'office des clés... Puisque la volonté de Dieu est que tous les croyants s'assemblent en églises locales, tous les cas où un croyant, à la suite de circonstances spéciales temporaires, ne peut être membre d'une église locale, doivent être considérés comme exceptionnels..."
A vrai dire, les cas exceptionnels, mentionnés par J.T. Mueller, ne sont pas si rare qu'il pense; car ceci est la situation des Chrétiens Marginaux qui ne reconnaissent point l'Église comme une institution religieuse légitime. Pour eux, une réunion de croyants comprend de l'organisation informelle pour maintenir l'ordre, mais n'est point une Organisation officiellement établie, ni structurée avec son gouvernement, ses règles, ses rituels et sa discipline. En effet, ses réunions ne sont même point considérées comme obligatoire; quoiqu'elles sont estimées comme une grande bénédiction dans leur partage émancipé.
Avec le Christianisme Marginal, nous tombons ici dans l'essence même de l'Église. Et autant que cela est étrange, l'essence même du Christianisme Marginal est reconnue comme véridique par certains Théologiens conventionnels qui supportent la théorie de l'Église comme une Institution formelle. La Confession de Foi de l'Église Luthérienne ou Confession d'Augsbourg, Art. VIII, a ceci à nous dire: "L'Église est, à proprement parler, la congrégation des saints et des vrais croyants. L'Apologie, Art. VII, 5, mentionne: L'Église n'est pas simplement, comme d'autres corps constitués, une association dans des choses ou des rites extérieurs; elle est essentiellement la communion de la foi et du Saint Esprit dans les coeurs".
Sur ce sujet, le Théologien Réformé, Louis Berkhof, nous fait remarquer: "C'est un erreur de penser que l'Église devient visible seulement dans ses offices d'administration de la Parole, des sacrements, et de la forme de gouvernement. Même si toutes ces choses étaient absentes, l'Église serait encore visible dans la vie des croyants, dans leur profession de foi, et dans leur opposition au monde".
Mueller et Berkhof, deux Théologiens opposés en doctrines, confirment eux-mêmes que l'Église dans son essence est non une "Institution"; mais un "Organisme Spirituel Vivant", une présence divine dans le croyant. Ceci est confirmé d'avantage par la signification même du mot "EGLISE" qui en Grec est "EKKLESIA", mot qui signifie littéralement "Appelé hors de", "invité à délaisser", "convoqué à être séparé", "appel à la délivrance, à la séparation, au salut". Il représente en son sens primordial "un appel à sortir d'un état d'être à un autre", "être Marginalisé"; et dans ce sens primaire le mot "Église" se traduit donc "l'Appel à Renaître". Ce mot détient aussi le sens secondaire "d'être réuni", "d'être assemblé"; sens qui par inadvertance a donné naissance au concept que l'Église est une assemblée de croyants. Nous reconnaissons aussi ce sens secondaire du mot comme l'effet de la cause primaire dans l'exécution de l'éclosion de sa Liberté dans la communion fraternelle. De la même famille, le mot "KLESIS", qui signifie "appel" ou "invitation", et qui malheureusement est traduit souvent par "vocation"; nous indique par son rapport que l'Église est "l'appel céleste", c'est à dire "l'Appel irrésistible de la Grâce" auquel participe tous les Chrétiens authentiques:
"C'est pourquoi, mes frères saints, qui êtes participants de l'appel céleste, considérez attentivement Jésus-Christ, l'apôtre et le Souverain Sacrificateur de notre profession" (Heb.3:1). "afin que Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l'esprit de sagesse et de révélation, dans ce qui regarde sa connaissance; qu'il éclaire les yeux de votre entendement, afin que vous sachiez quelle est l'espérance de son appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les Saints" (Eph.1:17,18). "Car les dons et l'appel de Dieu sont sans repentance" (Rom-11:29). Ainsi "toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou trois témoins" (Mat.18:16).
Clairement, en le sens scripturaire, l'Église est "un état d'être", tout comme fut le Jardin d'Eden où Adam et Ève furent renvoyé de la "présence de Dieu", et Cain disgracié; elle est ainsi "le Paradis retrouvé", le retour en la présence de Dieu. Plus spécifiquement, elle est "l'état de Grâce", l'état d'être "délivré" de nos péchés et de la condamnation éternelle qui nous était réservé; l'état d'être "séparé", d'être "marginalisé" de ce monde corrompu et d'être "réuni" à Christ qui habite en nous, d'être "assemblé" avec Lui pour devenir une nouvelle créature, c'est à dire d'être né de nouveau (Jean 3: 3-7) dans lequel elle porte le sens primaire "d'Appel à Renaître"; et par conséquent, comme effet secondaire de la cause primaire, elle signifie l'état de "l'assemblée" des croyants "réuni" dans la "Liberté, l'Amour et la Foi" qui proviennent de la Grâce seule. "Car là où il y en a deux ou trois assemblés en mon nom, je Suis là au milieu d'eux", dit Jésus (Mat.18:20); et même le Seigneur n'abandonne pas la brebis qui est seule, car elle est dans son Église là même où elle se trouve; Christ "en" elle et tous les croyants en Christ communiant par la foi dans un seul Esprit.
Que l'Église invisible prend une forme visible est évident, tout comme Christ a deux natures. Mais contrairement au Christianisme Conventionnel, le Christianisme Marginal affirme que l'Église invisible est Christ Lui-même, et l'Église visible est le croyant individuel; et que les deux sont réuni ensemble dans la communion progressive de leurs attributs ou caractéristiques qualificatifs. De même Christ prend sur Lui les faiblesses continuelles du croyant, ses péchés et ses difficultés; et le croyant prend en retour la Grâce du pardon, la paix, la joie et l'assurance de l'Esprit qui communie avec lui: "C'est ce même Esprit qui rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu" (Rom.8:16). Ainsi, le croyant ne connaît plus Christ selon la chair, mais comme un esprit vivifiant (2 Cor.5: 16; 1 Cor.15:45).
De même, un Chrétien Marginal peut même assister à des réunions d'Assemblée du Christianisme Conventionnel, d'entre celle seule qui proclame le Salut par la Grâce et la justification par la foi dans le sang de Christ sans devenir esclave de leur rituels et de leur enseignement ou doctrine contraire à sa foi, proclamant par son exemple et sa parole la Liberté qui est en Christ les exhortant à la Séparation; toutefois il en subira des répercussions. L'Église est donc visible dans la profession et la conduite du Chrétien Marginal, et non dans l'administration d'une forme de gouvernement ecclésiastique, ses sacrements ou ordonnances, ou sa mission officielle d'Évangélisation; choses qui institutionnalisent l'Église au détriment de la vérité.
L'Église est donc la communion des élus avec Christ qui répondent à "l'appel irrésistible de sa Grâce" pour renaître, tout comme Lazare qui était mort depuis quatre jours, ne pouvant contribuer rien à son Salut, répondit à l'appel de Jésus qui le vivifia d'entre les morts pour communier avec lui dans une nouvelle existence, libéré des bandes de l'esclavage de la mort (Jean.11:40-44), nous indiquant qu'il faut être libéré de l'esclavage du formalisme et du ritualisme conventionnel; libéré des tendances naturelles d'organisation qui sont inhérentes à la nature humaine pécheresse. Car avec sa logique, la raison humaine, l'esprit rusé de l'intelligence, veut donner une forme officiel au Christianisme dans le but de l'analyser, le reproduire et le contrôler; contrairement à l'intuition spirituelle de la Liberté sous la direction de l'Esprit de Christ.
Nous voyons cet esprit rusé chez le Théologien Baptiste, Augustus H. Strong, dans sa Théologie Systématique qui reflète l'attitude de toutes les sectes Baptistes: "La théorie que l'Église est un corps exclusivement spirituel, destitué de toute organisation formelle, et uni ensemble seulement par la relation mutuelle de chaque croyant avec Christ en lui; ignore les tendances d'organisation inhérente à la nature humaine, confond l'Église visible avec l'Église invisible, et est directement opposé à l'Écriture..."
L'arrogance de cette affirmation nous montre de quel esprit les Baptistes sont animés. Ainsi dit Jésus à ces prétentieux qui disent avoir Dieu comme Père et la Bible comme source unique de leur foi:
"Pourquoi n'entendez-vous point mon langage? C'est parce que vous ne pouvez pas écouter ma Parole. Le père dont vous êtes issus, c'est le Diable, et vous voulez faire les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il n'a point persévéré dans la vérité: car la vérité n'est point en lui. Toutes les fois qu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds: car il est menteur et le père du mensonge" (Jn.8:44).
Ce qui est triste, est que pour la majorité des chrétiens authentiques au sein du Christianisme Conventionnel, l'Église est un lieu spécifique où se déroule un culte sacré en due forme, approuvé par une autorité religieuse quelconque, qui fait de l'Église une Institution religieuse formelle, supposément légitime. Ce concept se retrouve, avec quelques variations, chez différents groupes, sociétés ou communauté chrétiennes qui voient l'Église comme "une assemblée de personnes qui se réunissent dans un but cultuel spécifique, plus ou moins restreint ou sectaire; pour exercer un ministère d'enseignement et participer aux superstitions du rituel des ordonnances ou sacrements, qui s'inclinent vers l'idolâtrie même. Généralement, ceux-ci reconnaissent seulement la validité de la foi, de ceux qui se soumettent à la forme particulière de gouvernement qu'ils ont, et à la forme de leurs rituels d'initiation: le Baptême et le Repas du Seigneur. Celui qui oserait penser autrement qu'eux sur ces choses, ou sur des doctrines qui ne sont pas spécifiquement et clairement biblique, serait très mal regardé et même persécuté. On diffamerait son caractère et on mettrait l'Interdiction sur lui, sa femme et ses enfants; s'attaquant malicieusement à sa personne et à sa famille. Tout ceci au nom de l'amour de Dieu.
De fait, ces églises se méfient de tout ce qui n'opère pas à l'intérieur des barrières qu'elles ont érigées au Saint-Esprit. En d'autres mots, elles refusent à Dieu d'agir en dehors de ce qu'elles lui dictent. Elles se disent tous en faveur de la liberté de religion chrétienne, mais non à l'intérieur de leurs Institutions qu'elles vénèrent jusqu'à l'adoration même. On peut facilement comprendre la confusion de ceux qui recherchent une église où ils peuvent assister et pratiquer leur foi; principalement si ont leur a dit que les églises sont pleines d'hypocrites, et qu'il n'existe aucune église parfaite.
A quoi sert-il donc d'assister à une église imparfaite; sûrement elle ne peut que proclamer un Dieu imparfait et un Salut imparfait; puisqu'on reconnaît un arbre à ses fruits, selon la Parole de Dieu (Mat.7:15-20). Ainsi nous voyons que l'essence spirituelle du mot "Église" fut complètement négligé, pour faire place à une approximation charnelle, qui prend la priorité au-dessus même de notre Salut personnel en Jésus-Christ, dans le but de se former une stabilité mondaine illusoire. Il est à remarquer que l'Église, étant un Corps Spirituel, n'est plus limitée aux mêmes lois qu'un corps charnel; mais opère selon "la Loi de l'Esprit de Vie" (Rom.8:2) qui est "la Loi de la Liberté" (Jc.l: 25); car "c'est pour la Liberté que Christ nous a affranchis" ( Gal.5: 1 ) "de l'obligation qui était contre nous, laquelle consistait en des ordonnances" (Col.2:14).
Le fait indéniable que dans l'Église de Christ, il n'existe plus aucunes obligations ni ordonnances cultuelles, est complètement révolutionnaire; tellement que l'esprit des chrétiens conventionnels craint d'en concevoir la réalité, et s'impose des cadres d'opération obligatoires pour se sentir en sécurité. Mais l'apôtre Paul dit que "Christ devient inutile à ceux qui veulent être justifiés par la Loi" (Gal.5:4). C'est à dire que ceux qui veulent justifier leur insécurité en s'établissant des lois d'ordonnances qui institutionnalisent l'Église, risquent de rendre le Salut en Christ inutile, et d'être déchus de la Grâce (Gal.5:4).
Il n'existe donc aucune obligation pour un chrétien authentique d'être membre d'une Institution religieuse quelconque, puisqu'il est déjà membre du Corps Spirituel de Christ; ni de participer à aucunes ordonnances, comme le Baptême et le Repas du Seigneur; choses qui sont complètement inutiles, qui suivent les commandements et les doctrines des hommes, et qui ont pourtant quelque apparence de sagesse en dévotion volontaire, et en humilité d'esprit (Col.2:20-23). La Liberté de l'Esprit, tout comme le vent souffle où il veut, est l'essence même du Corps de Christ qui est son Église Marginale.
L'Église n'est donc point Catholique ou Universelle, comme prétend le Christianisme Conventionnel. L'Écriture, l'autorité suprême de notre Foi, n'utilise nul part le terme "Catholique" qui veut dire "Universelle", pour désigner l'Église de Christ; mais le mot "Spirituelle":
"Approchez-vous de Lui qui est la Pierre Vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle" (1 Pi.2:4,5).
Le terme "Spirituelle" implique l'union intime avec l'Esprit de Christ dans une relation céleste. Mais le mot "Universelle" qui est une traduction de Catholique, implique selon le Dictionnaire Larousse, une relation avec l'Univers ou le "Cosmos". Or, le mot "Cosmos" vient du Grec "Kosmos" et signifie selon le Dictionnaire Grec-Français, 1860, de J-Planctie: "ordre établi, arrangement régulier ou organisation conventionnelle, la société, le monde". Ainsi, le terme "Catholique" ou "Universelle" maintien une relation intime avec l'esprit de ce "monde"; relation qui est condamné par la Parole de Dieu: "Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du Malin" (l Jn.5:19). L'Église Catholique est donc l'opposé et l'ennemi de l'Église de Christ: "Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu" (l Jn.4: 4).
Ignace d'Antioche, vers l'an 115, fut le premier à parler de l'Église comme étant "Catholique". A cette période le Christianisme authentique est attaqué par l'hérésie et le formalisme. Le Dictionnaire Larousse décrit "le formalisme" comme étant: "Le respect scrupuleux des formes, des formalités. Attachement excessif aux formes extérieures". J.M. Nicole, dans son "Précis d'Histoire de l'Église", nous dit qu'avec Ignace d'Antioche apparaît pour la première fois le concept de la prééminence ou suprématie des évêques sur les Anciens. Nicole dit "qu'il est le premier témoin de l'organisation hiérarchique de l'Église".
Or il semblerait qu'Ignace en fut le fondateur officiel; car avant son temps il n'y avait aucune définition distincte concernant la nature de l'Église. En ceci, il supporta Clément de Rome qui fut vers l'an 96, un partisan du renforcement de l'autorité ecclésiastique. Clément ne faisait pas encore de distinctions entre les évêques et les anciens; c'est avec Ignace que paraît pour la première fois cette distinction anti-scripturaire. Ignace devient ainsi le fondateur du Christianisme Conventionnel qui fit de l'Église une "Institution" officielle. Or, la Parole de Dieu n'établit aucune distinction entre la fonction d'Ancien et celle d'Évêque; au contraire, elle confirme que les deux sont un seul ministère accordé par le Saint-Esprit. Ce qui signifie qu'il n'existe aucune différence entre un ancien et un évêque. Dans "Actes 20:17", l'apôtre Paul déclare dans son dernier voyage à Éphèse "fait venir les anciens de l'Église" pour leur donner ce message: "Prenez donc garde à vous-même, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, laquelle il a acquise par son propre sang... il se lèvera d'entre vous mêmes des hommes qui annonceront des doctrines corrompues, dans la vue d'attirer des disciples après eux" (Ac.20:17,28-30). Considérant que le livre des Actes fut écrit vers l'an 63, l'apôtre Paul avait certainement en vue des hommes comme Clément et Ignace qui, une quarantaine d'année après son départ, développèrent "les doctrines corrompues" du "formalisme" "dans le but d'attirer des disciples après eux".
Le terme d'Anciens désignait ceux qui avait la séniorité, ceux dont la foi était parvenue à pleine maturité. Ceux-ci furent désigné par le Saint Esprit; non par un Séminaire, ni par aucune autorité ecclésiastique; pour prendre soin des autres chrétiens moins matures.
D'après Philip Whitwell Wilson (The Church we Forget): "L'Église débuta à Jérusalem avec 120 personnes, hommes et femmes inclus. Si nous aurions visité Jérusalem à ce temps et demander où se trouve l'Église, personne n'aurai su de quoi nous parlions. Même plus tard, lorsque à Antioche les disciples de Jésus furent nommé pour la première fois Chrétien (Ac.11:26), l'Église n'était pas reconnu comme une société. Ceux de l'extérieur reconnurent les disciples de Christ, simplement par leur manière de vive qui différait des coutumes du temps. Pour eux, chaque jour était un jour saint, un jour de Salut nouveau. Sans sélection de postes spécifiques, tous avaient leur tâches individuelles, et tous adoraient un seul MaÎtre. Leur vocabulaire était relativement simple, ils parlaient d'amour, de joie, de paix; n'ayant aucune expression théologique. La seule Confession de Foi était dans leur coeur, ils n'avaient aucune Liturgie, aucun livre de musique, et aucun livre de prières".
Ce que Wilson dit est vrai. Il faut d'ailleurs considérer que même la Bible n'était pas disponible en ces jours comme elle est aujourd'hui; et il n'y avait aucune Librairie Évangélique qui vendait des livres Chrétiens. Ils avaient accès seulement à l'Ancien Testament et personne n'avait sa version personnelle qu'il pouvait étudier lui-même; car l'imprimerie n'était pas encore inventée. En fait, le Nouveau Testament n'était pas encore achevé; les Évangiles et les Lettres ou Épîtres des Apôtres circulèrent de ville en ville sous la garde vigilante du Saint Esprit; et on en faisait soigneusement des copies à la main, veillant assidûment qu'aucune erreur s'y glisse. Ainsi l'Esprit de Dieu protégeait sa Parole intacte sous sa providence divine. Ce fut que vers l'an 150 que le tout fut compilé pour former le Nouveau Testament que nous connaissons aujourd'hui. Selon le Dr. David Otis Fuller (Which Bible), ce fut vers l'an 150 dans la ville d'Antioche que le Texte Original Grec fut compilé et traduit en Syriaque dans la Version de la Peshitta, et en Vieux Latin dans la Version de la Vestus Itala; produisant ainsi trois sources d'eau pure qui se confirmèrent l'une et l'autre (Grec, Syriaque, et Latin). Toutefois, tous les Chrétiens n'avaient pas accès à cette merveille de la Parole de Dieu. Certains possédaient quelques sections ou fragment des Écritures; ils se basèrent sur du bouche à bouche, copiant parfois ce qu'ils avaient entendu, et apprenant par coeur des grandes parties du Texte Sacré.
C'est ici que s'exerçait le ministère des Anciens; ils devait combler ce manque de la disponibilité de la Parole, et l'enseigner sous la direction du Saint-Esprit. Leur ministère était particulier à cette phase de l'histoire chrétienne. Détenant ainsi une position d'excellence (l Tim.3:1-7), quoiqu'ils n'étaient en rien supérieur au moindre chrétien, car le cléricalisme est interdit dans le Christianisme authentique; ils devinrent rapidement l'admiration de plusieurs dans certains groupes qui négligèrent l'essence de leur foi de demeurer pur dans la Liberté précieusement acquise par le sang de Christ. Ceci contribua à ce que certains Anciens s'enflent d'orgueil, donna naissance à un esprit de compétition entre Anciens, principalement ceux des villes les plus importantes comme Rome, et abouti à ce qu'ils dominent sur ceux qui leur accordait l'autorité de le faire, croyant qu'ils se donnèrent plus d'importance. Ainsi fut établit graduellement la structure hiérarchique du Christianisme Conventionnel qui fit de l'Église une Institution; établissant une prétendue succession apostolique qui exerce son influence néfaste encore de nos jours. Comme des Judas, ceux-ci avaient trahie la foi et quitté le giron du Christianisme Marginal. Mais ceci était inclus dans le plan de Dieu pour montrer que tous ne sont pas des nôtres:
"Ils sont sortis d'entre nous; mais ils n'étaient point des nôtres: car s'ils eussent été des nôtres. ils auraient demeurés avec nous; mais c'est afin de manifesté que tous ne sont pas des nôtres. Mais vous avez été oints par le Saint Esprit, et vous connaissez toutes choses" (l Jn.2:19,20).
Ceux, qui en ce temps, voulurent demeurer pur dans leur foi, durent traverser d'énormes conflits. Ils furent reconnu par leur séparation d'avec le train de pensée conventionnel du temps. Plus tard on leur donna le nom de "Cathares", signifiant "les purs"; et on les diffama à cause de leur ardeur de maintenir la foi pure à travers les influences néfastes que plusieurs d'entre eux subirent de la part de ceux qui se donnèrent au formalisme.
Avant de procéder, il est impératif de savoir en quoi consiste "être pur dans sa Foi"; car la pureté de la foi n'empêche pas un chrétien de faire des erreurs de compréhension, puisque le péché exerce encore une influence sur lui tout le temps de sa vie. La pureté de la Foi consiste plutôt à demeurer fidèle à l'essentiel, à la Souveraineté de Dieu (ou Prédestination) dans le salut par la Grâce seule sans les oeuvres de la Loi (Eph.2:8,9); c'est à dire sans aucun exercice du libre choix, mérites, rituels, cérémonies ou formalisme quelconque, et sans distinction de personne. Ces choses sont les effets du vent de l'Esprit, visibles dans leur séparation d'avec leur contraire, et maintenu pur dans la simplicité d'un culte d'adoration "en esprit et en vérité", où on s'offre soi-même à Dieu comme des sacrifices vivants (Jean 4: 23,24; Rom. 12:1; 1 Pi. 2:5). L'élément principal ici est "la suffisance de la Grâce" qui "sépare" le chrétien du péché et le maintien "pur" dans sa foi:
"Mais le Seigneur m'a dit: Ma grâce te suffit; car ma puissance manifeste sa force dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ habite en moi" (2 Cor.12:9).
Ceci est l'Église Marginale pure et parfaite des Cathares; car le Catharisme est un mouvement de marginalisation, comme un vent de liberté qui souffle à travers l'histoire et dont on voie l'effet dans sa séparation d'avec son contraire, l'Église Catholique du Christianisme Conventionnel. Les Cathares furent connu sous différents noms: Novatiens, Donatistes, Joviniens, Pauliciens, Bogomiles, Valenciens, Albigeois, et les plus célèbres de tous: les Vaudois. Tous accusé comme hérétiques par le Catholicisme Romain et en partie par le Catholicisme Protestant. Quoique certains groupes de Cathares tombèrent dans sous l'influence du Gnosticisme et du formalisme, il en advient que le principe du Christianisme Marginal subsista dans le coeur de plusieurs, comme nous allons voir. Il est important de noter ici que l'Église Cathare moderne ou Assemblée des Bons Chrétiens, qui fait partie du "Conseil Mondial des Églises", n'a aucun rapport avec le Catharisme primitif du Christianisme Marginal, malgré ses prétentions. Ces groupes d'Églises de Maisons qui prêchent l'unité et la tolérance, sont une secte dangereuse remplie d'homosexuelles et de criminels qui se déclare être "la seule Église Catholique et Apostolique établie par Christ". Le Catharisme primitif est un mouvement continuel de l'Esprit de Dieu dans le coeur de ses élus individuels, et non une association ou organisation. Il est triste aussi de voir que l'Église Vaudoise de nos jours, qui fait partie du même Conseil d'Églises, s'est prostituée aux principes insidieux de l'Oecuménisme.
Les Vaudois du Piémont, région du nord-ouest de l'Italie anciennement la Gaulle-Cisalpine, sont les mieux connus parmi ceux qui résistèrent aux séductions de l'Église Catholique. De Foi biblique Marginale plutôt que de foi ecclésiastique conventionnelle, ils s'attachaient fortement à la Parole de Dieu. A cause de cette relation intime avec la Parole, qu'ils aimaient au-dessus même de leur vie; ils furent dénoncés comme hérétiques, persécutés, torturés et massacrés. Aucune Église se trouvant dans les limites de la juridiction de Rome, ne jouissait longtemps de la liberté de conscience. Car la Papauté s'empressa aussitôt de supprimer tout ce qui résistait à son autorité; comme elle l'a toujours fait d'ailleurs, soit par force, par séductions raffinées ou par intrigues politiques.
Mais c'est dans le pays même où l'Antichrist avait établi le siège de son autorité infernale, qu'il rencontra la résistance la plus ferme et la plus constante. C'est à l'abri des pics altiers de leurs montagnes, que les Vaudois trouvèrent un lieu de refuge des hordes catholiques sanguinaires; et que la lumière de l'Évangile continua de briller au milieu des ténèbres du Moyen-age. Du haut des rochers inaccessibles, ils faisaient entendre des chants d'actions de grâces, que les armées du Pape ne purent jamais faire cesser au complet. Dans de sombres et profondes cavernes, ils s'occupaient à transcrire la Parole de Dieu à la lumière des torches, mot par mot, ligne par ligne; et la vérité révélée, plus étincelante que l'or le plus pur, brillait d'un éclat accru par les épreuves que ces vaillants ouvriers avaient subies pour elle. Leurs vêtements étaient confectionnés de façon à receler les précieux manuscrits des Écritures, fruit de mois et d'années de labeur. Ils les portaient toujours sur eux et, chaque fois qu'ils pouvaient le faire sans éveiller des soupçons, ils en plaçaient quelques fragments chez ceux dont le coeur paraissait à s'ouvrir à la vérité divine. A ces coeurs affamés, les Vaudois languissaient de rompre le pain de vie, de montrer le message de paix et du salut par la Grâce seule, renfermé dans la Parole de Dieu.
Écrite dans les cieux, l'histoire des Vaudois, n'occupe que peu de place dans les annales humaines. On ne découvre guère l'existence de ces Chrétiens Marginaux que dans les calomnies de leurs persécuteurs. La tactique de Rome fut toujours de supprimer toute trace de divergences d'avec ses doctrines et ses décrets. Tout ce qui était hérétique selon le Catholicisme, qu'il s'agisse des hommes ou des écrits, devait disparaître. Ainsi une grande partie des écrits Vaudois furent falsifiés et discrédités aux yeux de Protestants naïfs qui sont trompés aisément; d'autres furent mutilés et le reste prohibés. Mais certains historiens Vaudois compétents, réussirent à préserver quelques documents historiques de leur peuple, pour les transmettre aux Réformateurs du 16" siècle.
Le Rev. James Townley, D.D. (Biblical Literature, Vol.1, 1842), un des plus grands érudits dans l'histoire des anciens manuscrits et versions des Saintes Écritures, affirme d'une manière positive que les Vaudois sont les descendants propres des Cathares ou Puritains. Les Cathares qui habitèrent les vallées alpines du Piémont furent donné le nom de Vaudois; probablement du mot "Vau" ou "Val" qui devint "vallée", et du mot "Oie" des oiseaux sauvages qui viennent des régions arctiques et hivernent dans le sud de la France et dans l'Italie du nord. et qui furent reconnu pour avoir sauvé Rome en l'an 390 avant Jésus-Christ, en prévenant par leurs cris les Romains de l'attaque nocturne des Gaulois. Ainsi le mot "Vaudois" signifie "Vallée des oies". Ceux des Cathares qui habitèrent Valence dans la région Rhône-alpes au sud-est de la France furent donné le nom de Valentinois; et ceux qui habitèrent la région d'Albi furent nommé Albigeois. Mais le nom de Vaudois est celui qui devint le plus reconnu. Certains leurs donnèrent le nom de Sabati, non point à cause qu'ils observèrent le Sabbat, comme quelques uns voudraient croire; mais à cause des souliers de bois qu'ils portèrent et dont le nom en français est Sabot. D'autres leurs donnèrent le nom de "Secte des Tisserands" à cause qu'ils furent des habiles artisans dans la confection des vêtements.
Le fait que les Vaudois furent des Cathares, nous amène au schisme des Novatiens et des Donatistes qui, en l'an 251 voulurent une Église pure, exempte de chrétiens ayant apostasiés. Ceux-ci ne furent point de Foi Marginale pure en ce que leur concept de l'Église, tout comme les Catholiques, ne fut pas séparé de l'idée d'une Institution Conventionnel. Ils étaient toutefois supporté dans leur schisme par ceux qui voyaient l'Église comme une présence spirituelle dans le coeur des élus. Ceux qui suivirent Novatien dans ce schisme pour lui donner leur support s'appelaient Cathares, les Purs ou les Parfaits. Ceci nous indique d'une manière définitive que les Vaudois existèrent vers la moitié du 3" siècle. Théodore de Bèze (1519-1605), Théologien Protestant réputé de Genève, et associé du grand Réformateur Jean Calvin (1509-1564), fondateur de l'Église Réformée, affirma irréfutablement que l'Église Vaudoise fut fondée vers l'an 120. Le Dr. F.H.A. Scrivener (1883), savant de la Critique Textuelle et collègue de John W. Burgon, D.D. (1813-1888), reconnu comme le champion du Texte Grec des Réformateurs ou Texte-Reçu, confirme que les Vaudois firent leur traduction des Saintes Écritures, la Vestus Itala, vers l'an 157 à partir des Textes Originaux d'Antioche. L'antiquité de l'Église Vaudoise est attesté aussi par un des plus grand savant accompli dans l'histoire ancienne et classique, le Dr. Alexandre Hislop, dans son oeuvre remarquable "Les Deux Babylones": "La véritable Église, la fiancée, l'épouse de l'Agneau, en tant qu'elle se trouvait dans les limites de l'empire occidental, trouva refuge avec ses membres dévoués comme Joviniens, Vigilance, les Vaudois, et d'autres qui demeurèrent fidèles, dans les régions sauvages des Alpes cottiennes, et dans d'autres pays isolés de l'Europe". De grands Historiens comme Léger, Gilly, Allix, Comba et Nolan qui considérèrent soigneusement la question, affirment tous avec assurance que l'Église primitive fut préservée dans les vallées des Alpes chez les Vaudois. L'éminent professeur, Benjamin G. Wilkinson (1930), cité par David Otis Fuller dans son oeuvre révélatrice excellente "Which Bible?", mentionne que les Vaudois remplissent la prophétie de l'Église qui se sauva dans le désert où elle avait un lieu préparé par Dieu (Apoc.12:6).
Nous avons certaines indications que le Christianisme Marginal des Cathares pénétra très tôt dans les régions du Piémont où habitent les Vaudois. Un très anciens manuscrit des "Annales Ecclésiastiques" de l'historien Baronius, nous dit qu'en l'an 35, la même année que le livre des "Actes des Apôtres'' mentionne la première persécution et dispersion de l'Église de Jérusalem; Lazare, Marie-Magdeleine, Marthe, un disciple du nom de Maxime, et Joseph le Décurion d'Arimathée, furent placés par des Juifs à bord d'un bateau sans voile ni rames et exposé à la mer. Laissé à la dérive, le bateau arriva finalement à la ville côtière de Marseille, sur les Alpes-côte d'Azur au sud de la France. Ils furent rescapé et y demeurèrent environ trois ans, prêchant l'Évangile; jusqu'à ce qu'ils furent invité par certains Druides d'autorité, à prêcher en Bretagne où Joseph mourut en l'an 76. La tradition de l'Église de Lyon dit que Lazare, Marthe et Marie, retournèrent à Marseille où Lazare devint le premier évêque de l'Église Marseillaise. Or, les régions du Piémont se trouvent au sud-est de Marseille, près de Turin.
Le Concile de Constance (1419) confirma la décision du Concile de Pise (1417), que les Églises de France et d'Espagne devaient reconnaître que l'Église de Bretagne leur précédait, étant fondée par Joseph d'Arimathée en l'an 38. Dorotheus, évêque de Tyre (300), affirme aussi que l'apôtre Simon le Zélote traversa de même ces régions pour aller prêcher Christ en Bretagne où il fut crucifié pour sa foi. Vient ensuite l'apôtre André qui, dans ses voyages d'évangélisation se rendit à Nice, près de Marseille, où il y passa deux ans. Mais ce qui est plus important, est que l'apôtre Paul aurait traversé les régions alpine des vallées Vaudoises dans son voyage vers l'Espagne (Rom.15:28), fondant l'Église Italique après qu'il fut libéré de sa captivité à Rome. Quoiqu'il en soit, la présence d'une Église à Rome, non longtemps après la Pentecôte, nous indique que l'Évangile de la Grâce pénétra très tôt en Italie, possiblement même vers l'an 31; et ne tarda point à atteindre les vallées du Piémont des Alpes Italienne et au-delà.
L'antiquité de l'Église Vaudoise qui date du début du 2" siècle est pleinement attestée. Seulement leurs ennemis Catholiques et Protestants apostasiés sont d'une opinion contraire. C'est en effet leurs écrivains qui s'efforcent à prouver que les Vaudois seraient une secte d'hérétiques qui aurait débuté au 12" siècle avec un marchand de Lyon nommé Pierre Valdo, qui a toutefois joué un rôle important dans leur histoire, sans être leur fondateur. Dans "La Noble Leçon" (La Nobla Leycon) écrite dans l'ancienne langue Vaudoise vers l'an 1,100, nous avons la preuve positive que l'opposition de l'Église Vaudoise à l'Église de Rome, débuta premièrement dans les jours de l'Empereur Constantin, lorsque Sylvestre fut Pape (314337). Lorsque le Christianisme Conventionnel fut favorisé par Constantin, l'Église Italique du nord de l'Italie ou l'Église Vaudoise, se tenait déjà en opposition contre l'église papale de Rome. En effet, le nom de Itala, nous dit le professeur B.G. Wilkinson, est dérivé du distrique Italique des régions Vaudoises. Ceci nous présent la possibilité que l'Épitre de Paul aux Hébreux nous provienne de ces régions "ceux d'Italie vous saluent." (Heb.13:24); il y a aussi le fait que Corneille (Ac. 10: 1) fut de la région appelée Italique, ce qui nous indique la formation de l’Église Italique qui devint connue comme l’Église Vaudoise.
Nous pouvons comprendre facilement pourquoi l'Église dite de Foi Catholique, d'après les grandes choses qui lui fut donné de proférer (Apoc.13:5) dans ses Credo de Nicée et d'Athanase, tenterait de formuler et de projeter des doutes sur l'antiquité et l'intégrité de l'Église Vaudoise. Car admettre son existence primitive, serait de reconnaître qu'une Église pure et entièrement biblique, existait en marge de la soi-disant Église Universelle prétendument chrétienne. Il serait alors difficile à expliquer pourquoi cette église biblique marginale s'opposait à son culte, ses rituels, ses dogmes et ses doctrines; pour la condamner comme une caricature Satanique de la vrai Église spirituelle de Christ.
Par sa pureté et sa simplicité, l'Église Marginale des Cathares Vaudois, était l'Église primitive qui, dans sa maturité avait laissé de côté les choses enfantines de sa fondation (1 Cor.13:8-11), pour progresser dans sa connaissance de "Christ en nous, l'espérance de la Gloire" (Col.1:27). Or, il ne faut pas s'imaginer l'Église Vaudoise comme on s'imaginerait une église sur le coin d'une rue de nos villes modernes; une église parmi tant d'autres. L'Église Vaudoise était un peuple en entier. Non un peuple de descendance ethnique quelconque; mais un peuple saint de descendance spirituelle. Un peuple qui avait un respect révérenciel l'un pour l'autre, du plus jeune des enfants au vieillard le plus âgé. Tous s'aidèrent et se supportèrent l'un et l'autre dans leurs difficultés comme dans leurs besoins. Ils étaient caractérisé par la paix et leur douceur d'esprit; et une joie sereine régnait dans le calme de leurs vallées. Leur vie sur la terre était le plus près de la vie céleste qu'un peuple puisse vivre. Tout ceci était dû à ce qu'ils reconnaissait la présence de Christ dans l'un et l'autre. Considérant leurs frères et leurs soeurs dans la foi comme étant le Seigneur même, ils étaient tous remplis d'un bonheur indescriptible.
Leurs réunions cultuelles qui, souvent se firent à ciel ouvert ou dans les profondes cavernes des Alpes, se limitaient à la simplicité même. Ils s'assemblaient autour des Parfaits, ceux qui avaient été désigné par l'Esprit pour leur maturité spirituel; et ceux-ci leur partageaient le pain de vie de la Parole, y ajoutant parfois de simples commentaires. Le tout se faisait sans formes ni cérémonies, sans répétitions incessants, sans manipulations ni conditionnements quelconques. Ils avaient aussi des réunions particulières où des évangélistes itinérants nommé des Barbes ou Oncles, donnaient des nouvelles de leurs voyages et de leurs frères éloignés; car n'oublions pas, il n'y avait ni système de poste ni téléphones en ce temps là. Les Barbes lisaient et expliquaient aussi les Écritures en langue commune du peuple. C'était une grande bénédiction de les entendes, car ceux-ci avaient appris par coeur les Évangiles de Matthieu et de Jean, ainsi que plusieurs Épîtres; et passèrent souvent la nuit entière à méditer la Parole. Hommes et femmes pouvaient enseigner dans leurs réunions sans discrimination et en tout liberté. Ils renvoyèrent leurs missionnaires dans le monde pour y répandre le précieux message qu'ils arrosaient de leur sang. Ils attachaient plus de prix aux principes dé la vérité qu'à des maisons, des terres, voire à leurs amis, leurs parents et même à leur propre vie. Ils n'avaient aucune Théologie Systématique doctrinale. La Prédestination, l'Évangile du Salut par la Grâce seule sans les oeuvres de la Loi, le pardon des péchés par la foi dans le sacrifice de Christ, et l'assurance actuelle de posséder la vie éternelle, furent leurs doctrines essentielles. Ils combattaient les doctrines anti-bibliques du Catholicisme comme le Purgatoire, le culte des saints et des images, ainsi que la Messe qu'ils considéraient comme un des plus grands sacrilèges; et rejetèrent "le dieu galette" des Catholiques comme une idole. Ils furent les premiers à reconnaître scripturairement que le Pape est l'Antichrist et son église la "Jézabel" de l'Apocalypse (Apoc.2:20). Comme leurs frères Albigeois, il semblerait qu'ils rejetèrent l'usage du Baptême d'eau et la pratique de la Cène, qui pour eux furent des expériences vivantes plutôt que des rituels qui ne peuvent communiquer aucune grâce. Et quoique cruellement persécuté, ils se répandirent ça et là sur tout le continent européen.
Mais le fait que les Vaudois avaient entre leurs mains le Livre de la vérité, attira tout particulièrement sur eux la haine du Pape qu'ils avaient correctement identifié. Ce fut au péril de leur vie qu'ils se dressèrent contre ses falsifications. Se voyant découvert pour ce qu'il était, le Pape résolu d'en finir avec eux. Ainsi il lança contre ces témoins de la foi primitive, une bulle qui les qualifiait d'hérétiques et les vouait à l'extermination. Leur refus de renoncer aux Saintes Écritures était une injure que l'Église Romaine ne pouvait laisser impunie. Alors un violent orage de haine et de persécution se déchaîna contre eux durant plusieurs siècles. Leur crime était de ne pas servir Dieu au gré du Pape; et pour cette seule raison, ils furent abreuvés de toutes les humiliations, de toutes les injures et de toutes les tortures que les hommes et les démons purent inventer.
Les persécutions débutèrent à cette époque le 22 Juillet, 1209, par les Albigeois. Comme leurs frères Vaudois, ceux-ci furent aussi des Cathares. Ils furent accusé faussement par les Catholiques de pratiquer une religion de forme Manichéenne absolue. Pour eux le Catholicisme avec ses Credos ou Symboles, son culte, ses rituels et ses doctrines, était la caricature satanique de la vrai Église Spirituelle de Christ. Ils rejetaient le Baptême d'eau et la Cène, ce qui est un caractéristique essentiel du Christianisme Marginal. Leur culte consistait à la lecture du Nouveau Testament, la prédication et le partage des biens terrestres. Ils préconisaient l'union libre plutôt que le mariage, pour ne pas sanctionner la vie charnelle. Cela explique qu'ils aient été à la fois accusés de grossière immoralité et admirés pour leur austérité irréprochable. Ils refusèrent d'adorer et de vénérer la croix de Christ même sous les tortures les plus atroces; disant que personne n'adore ou ne vénère le gibet auquel son père, un parent, ou un ami aurait été pendu. Pour ceci ils furent accusés injustement d'avoir rejeté Christ, et d'avoir craché et marché sur des crucifix qu'ils reconnaissaient comme des idoles. Ils niaient la virginité perpétuelle de Marie, et furent accusés pour ceci de nier l'incarnation du Seigneur Jésus dans un véritable corps humain. Ils croyaient que tous ceux de leur Église devenaient identiques et semblables à Jésus-Christ; et furent accusés pour ceci d'annihiler par cette multiplication, la notion chrétienne d'un unique Rédempteur. Ils croyaient que l'Église est un Être Vivant, la manifestation de Christ dans le coeur de ses élus; plutôt qu'une organisation universelle ou locale. Ils déclarèrent scripturairement que les absolutions du Pape, qu'ils reconnaissaient comme l'Antichrist, étaient des mensonges monstrueux; que seulement les Écritures et non les Symboles Oecuméniques devaient être respecté; que le Purgatoire est une fable; que les reliques des saints ne sont que des os pourris sans valeur; qu'aller en pèlerinage ne sert à rien sauf à vider la bourse d'une personne; que la viande peut-être mangé n'importe quel temps; que l'eau bénite n'est pas meilleur que de l'eau de pluie; que la Messe est de l'idolâtrie grossière; que croire en la présence de Christ dans l'hostie est un blasphème; que la transsubstantiation est une absurdité dégoûtante et ridicule qui engendre la superstition; que vénérer des images et des statues est le comble de la folie et de la stupidité; et que des prières dites dans une grange sont aussi efficaces que celles dites dans une église.
Le Pape Innocent III, loin d'être innocent, organisa une croisade d'une brutalité extraordinaire contre les Vaudois et les Albigeois. Il chargea Dominique Guzman qui avait fondé les Dominicains ou "Chiens de Dieu", de les exterminer. Ainsi, toute la population de la ville de Béziers fut massacrée; près de 100,000 personnes, incluant Albigeois et Catholiques. Le légat du Pape avait déclaré: "Tuez les tous; Dieu saura reconnaître les siens". Les cloches de la cathédrale sonnèrent jusqu'à ce que la boucherie meurtrière fut terminée. Plusieurs persécutions atroces du même genre furent lancées contre les Vaudois à travers l'histoire. Mais celle du 24 Avril, 1655, les surpassent tous par ses atrocités. Jean Léger, historien Vaudois, témoin oculaire et survivant des scènes horrible de ce massacre, nous raconte (Bright Lights in Dark Times, par: The London Gospel Tract Depot): "Un prêtre accompagnait chaque groupe de soldats papistes. Ils arrachèrent les enfants d'entre les mains de leur mère, et fracassaient leur tête sur des rochers. D'autres soldats déchirèrent des enfants en morceaux de leur propre mains. Les malades et les vieillards furent brûlés vivants. Ils coupèrent les bras et les jambes de certains pour prolonger leurs souffrances. Ils promenèrent des pères avec la tête de leurs fils suspendues autour de leur cou, avant de les exécutés. Des parents furent forcés à regarder leurs enfants devant leurs yeux, avant d'être eux-mêmes permis de mourir". John Fox ajoute dans son "Livre des Martyrs": "Dans les villes de Vilario et Bobbio, tous ceux au-dessus de l'âge de 15 ans qui refusèrent d'assister à la Messe, furent crucifié la tête en bas; ceux qui furent au-dessous de cet âge furent étranglé. Sarah Rastignole, 60 ans, fut commandé par des soldats de prier un saint quelconque. Lorsqu'elle refusa, ils plongèrent une faucille dans son ventre et l'ouvrir en deux; puis lui coupèrent la tête. Esay Garcino, ayant refusé de renoncer à sa foi, fut coupé en morceaux; les soldats disaient en riant qu'ils en avait fait de la viande hachée. Marie Raymondet eût sa chair tranché de ses os et fut laissé ainsi jusqu'à ce qu'elle périsse. Jacob Perrin, ancien de l'Église Vaudoise de Vilario, fut écorché vivant avec son frère. Giovanni Andrea Michialm fut capturé avec quatre de ses enfants. Les soldats lui demandèrent de renoncer à sa foi, et chaque fois qu'il disait non, ils déchirèrent en pièces un de ses enfants devant lui, éclaboussant le cerveau du dernier. Constantia Bellione fut questionné par un prêtre qui lui demandait de renoncer au diable et d'assister à la Messe. Elle lui répondit: "J'ai grandi dans une religion qui m'a toujours enseigné à renoncer au diable; mais si je plis à votre désir d'assister à la Messe, je suis sur de le rencontrer là sous différentes formes". Après avoir dit au prêtre qu'il allait souffrir atrocement en enfer pour ce qu'il faisait; celui-ci donna l'ordre que sa peau fut arrachée de certaines parties de son corps, puis finalement la fit fusiller. Un Protestant de Bobbio, injurié par un prêtre, répondit avec justice que le Pape était l'Antichrist, que la Messe fut de l'idolâtrie, le purgatoire une farce, et l'absolution un mensonge. Après l'avoir fait horriblement brutalisé, le prêtre le fit tuer sans aucune hésitation".
Léger, complètement bouleverser de ce qu'il avait vu, écrit: "Mes mains tremblent tellement, que je ne peut presque tenir ma plume; et le torrent de mes larmes se mélange avec mon encre, en écrivant ces oeuvres infernales". Les peines et les lamentations des survivants furent incontrôlables en voyant leurs frères morts et leur pays dévasté. Dans sa lettre aux frères Protestants d'autres nations, Léger écrivit: "Nos larmes ne sont plus d'eau mais de sang; elles obscurent non seulement notre vision, mais étouffent nos propres coeurs. Nos mains tremblent, et nos têtes élancent des coups innombrables que nous avons reçu. Nous ne pouvons former une lettre qui répond à l'intention de notre esprit, ni à l'étrangeté de nos désolations. Nous prions que vous nous excusiez, et que vous trouviez dans nos lamentations la signification que nous ne pouvons exprimer".
Ainsi se répéta la scène de l'innocent Abel tombant sous les coups de Cain. A plusieurs reprises, les terres fertiles de cette population furent réduites en désert et ses foyers anéantis. On saura ce que le monde doit à ce peuple de chrétiens marginaux, seulement qu'au deuxième avènement de Jésus: "Lorsque le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance; avec des flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n'obéissent point à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ; lesquels seront punis d'une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par la gloire de sa force" (2 Thes.1:7-9).
Le Christianisme Marginal des Vaudois et des Albigeois occasionna une rupture et une reforme dans le Christianisme Conventionnel. Un schisme violent se produisit dans l'Église Catholique Romaine qui donna naissance à l'Église Catholique Protestante avec Martin Luther et Jean Calvin. Le 12 Octobre, 1532, les Vaudois et les Albigeois s'allièrent à l'Église Réformée de Calvin, lors du premier Synode de Chamforans. Malheureusement les Vaudois furent graduellement "institutionnalisé" par les concepts théologiques de l'Église Réformée "qui a la réputation d'être vivante, mais qui est morte" dans sa pureté (Apoc.3:1-4). "Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises" (Apoc.3:6). Une branche de l'Église Vaudoise tomba même sous l'influence néfaste du mouvement Pentecôtiste avec son baptême des esprits et ses dons spirituels frauduleux.
"La question de savoir si les églises locales existent en vertu d'une institution ou d'un commandement de Dieu, en sorte que les vrais croyants vivant en un même lieu doivent ou bien organiser de telles églises ou bien se joindre à celles qui existent déjà, est de la plus grande importance", nous dit J.T. Mueller.
Cette question mérite sûrement d'être répondu, car elle reflète le besoin essentiel du chrétien authentique de s'assembler avec ses pareils. Or il faut réaliser qu'il est impossible d'organiser un Église, puisque l'Église est "un état d'être" et non "une institution". Organiser une Église serait admettre ne point faire partie de l'Église authentique de Christ; et indiquerait un doute sur l'authenticité du salut par la Grâce des chrétiens qui la forme; du moins un grand manque de compréhension et de discernement de leur part. Or nous savons que le chrétien individuel est l'Église visible et que Christ en lui est l'Église invisible. Ceci nous indique qu'un chrétien soit seul ou qu'il soit dans un groupe, il est dans l'Église puisque l'Église est un état d'être et non une organisation formelle. Toutefois la Bible nous indique la nécessité et non l'obligation de se réunir ensemble pour partager notre foi et nous encourager mutuellement à persister dans l'espérance de la gloire à venir.
Sachant que le mot l'Église" signifie "l'Appel à Renaître, ou Appel à la Séparation", c'est à dire "être en état de Grâce" par le moyen de la foi dans le sang de Christ, "être délivré" de nos péchés; nous indique qu'un groupe de chrétiens réunis ensemble est "une assemblée d'invités à la Séparation", ou "d'invités à la Délivrance" par le moyen de la foi en Christ. Ce sont "les délivrés ou les séparés" qui forment individuellement "l'assemblée", et non l'assemblée qui forme l'Église. Mais nous pourrions dire aussi que chaque croyant individuel étant l'Église en soi-même; l'assemblée d'un groupe de croyants est la manifestation de l'Église dans une localité spécifique. C'est à dire que l'assemblée est l'évidence de la Grâce dans chaque chrétien réuni qui se manifeste dans la proclamation de sa Séparation, nommé aussi l'Évangile de la Grâce.
Le professeur James I. Packer, B.A.,M.A.,D.Phil., mentionne quelque chose d'intéressant sur ce sujet (Basic Christian Doctrines, par: Carl F.H. Henry): "L'apôtre Paul parle non seulement du Corps entier, mais aussi des groupes locaux et même d'une famille Chrétienne comme étant "l'Église". Jamais un groupe locale est appelé "une église". Car Paul ne regarde pas l'Église comme étant un groupe d'églises locales, et encore moins de dénominations; sa pensée étant plutôt qu'un groupe de croyants, qu'ils soient deux ou trois, réuni au nom de Jésus; sont l'Église dans le lieu où ils se rencontrent, la manifestation locale de la vie spirituelle de l'Église". En effet, dans le dernier chapitre de l'épître aux Romains, Paul signale l'existence d'au moins cinq groupes de chrétiens dans la ville de Rome, qui se rencontre, chacun dans leur propre maison, comme étant "les appelés à être saints" ou "appelés à être séparés", à être "marginalisés" (Rom.1:6; 16:3-15).
D'après ces indications et plusieurs autres, nous voyons qu'une famille qui se rencontre autour de la Parole; père, mère et enfants; est considérée comme étant l'Église. Le concept d'Église de famille valorise d'avantage la famille chrétienne; encore plus si quelques amis s'ajoutent à leur réunion de partage. Ici l'Église trouve sa valeur dans la simplicité et non dans les complexités d'une Institution formelle. C'est dans le principe de famille chrétienne que nous voyons l'Église comme étant "l'éclosion de la Grâce" dans le coeur de tous ceux qui se réunissent. Là est l'essentiel, et là Christ est présent dans son Église Marginale. Ainsi l'Évangile de la Grâce seule est préservé dans les foyers chrétiens, par les parents chrétiens et par les amis chrétiens; et l'étude de la Bible par ces Chrétiens peut à elle seule, préserver et répandre l'Église de Christ sur la terre. Ceci nous indique clairement que toute Institution est l'ennemi de la famille chrétienne; car toute Institution nous dérobe de notre Liberté que nous avons en Christ. Ils nous faut donc combattre contre tout ce qui s'oppose à "l'Amour, la Foi, et la Liberté" de la Grâce unique de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur; seul Chef de notre famille. Nous avons donc l'indication que l'Église de Maison est le modèle unique pour les rencontres et les études de la Parole de Dieu.
Même J.M. Nicole qui fait parti de l'Église Réformée affirme que les premiers chrétiens se rencontrèrent de maison en maison: "Au premier siècle, nous ne trouvons pas de trace de bâtiment spécialement affecté au culte chrétien. On se réunissait dans des maisons particulières. Au début, le culte était célébré tous les jours (Ac.2:46, 47; 5:42). Une grande spontanéité caractérisait le culte. On chantait des psaumes et des cantiques. On priait à haute voix. Ceux qui s'y sentaient poussés [par l'Esprit en eux] pouvaient adresser une parole d'exortation ou d'enseignement. Sans doute [les instructeurs] prenaient-ils la parole plus souvent que d'autres. D'ailleurs la liberté qui régnait n'empêchait pas l'ordre et la bienséance. Les diverses [assemblée] locales semblent avoir été indépendantes les unes vis-à-vis des autres. Leur unité était basée sur l'intérêt mutuel et non sur une organisation administrative. Elles se soutenaient mutuellement par des dons financiers parfaitement libres et spontanés".
Voici donc le modèle à reproduire dans les rencontres de maisons. Tenant compte des circonstances et de la liberté chrétienne, ce modèle peut tolérer certaines variations tout en demeurant dans sa simplicité première. C'est ici que nous trouvons le Christianisme Marginal; un Christianisme pur et sans forme, libre comme le vent: "Séparez-vous de cette génération perverse" (Ac.2:40).
J'emprunte ici deux articles excellents de l'Assemblée Chrétienne de la Grâce qui traitent de ce sujet:
Vous
a t’on déjà demandé "Où allez-vous à l’Église " Une
telle question est commune surtout parmi les chrétiens. Cependant la
question elle même touche une note significative dans le plan de Dieu.
Supposez qu'un nouvel employé arrive à votre lieu de travail. Vous apprenez, en parlant avec lui, qu'il est Chrétien. Lorsque vous lui demandez de quelle église il fait partie, il répond en disant " Je vais à une église qui se réunit dans une maison ". Quelles sont les pensées qui vous passent par la tête? Pensez-vous, "Hé! c'est pas mal bizarre -- ce gars doit être un rejet religieux ou une sorte de paria émotionnel" Ou " Il fait peut-être partie d'une secte ou d'un groupe marginal bizarroïde". Ou " Il doit y avoir quelque chose qui cloche avec ce gars là--sinon, pourquoi ne va t'il pas à une église régulière ?" Ou " Ce gars là doit être certainement une sorte de rebelle; il est probablement incapable de se soumettre sinon il irait à une église normale--tu sais, le genre qui se réunit dans un building.".
Malheureusement, ce sont là les pensées qui passent par la tête de plusieurs chrétiens de nos jours à toutes les fois que l'idée d'une " réunion d'église maison " leur est présentée. Mais voici le point qui est intéressant, là où le nouvel employé se réunit pour aller à l’Église est identique à l'endroit où tous les chrétiens mentionnés dans le Nouveau Testament! En effet, l’Église locale se réunissait dans les maisons de ses membres pendant la période couvrant les trois cents premières années de l’Église.
Robert Banks, érudit du NT fait l'observation suivante: Que nous soyons entrain de considérer les réunions plus petites de quelques chrétiens dans une ville ou une grande réunion impliquant toute la population chrétienne, c'est dans la maison d'un de ses membres que l''ekklesia a lieu --par exemple dans la "chambre haute". Il n'y a aucune trace de preuve de buildings spéciaux avant le troisième siècle qui aurait été construit dans le but de tenir des réunions chrétiennes (l'idée que Paul se faisait de la communauté).
L'endroit
commun de rencontre pour les premiers chrétiens n'était rien d'autre
que la maison. Tout autre chose aurait été l'exception et assurément
aurait été vue comme étant hors de l'ordinaire. Notez le passage
suivant:
Les passages de la bible ci dessus démontrent amplement que l’Église primitive se rencontrait selon la coutume dans les maisons de ses membres qui pratiquaient l'hospitalité.(voyez aussi Actes 2:2; 9:11; 10:32; 12:12; 16:15,34,40; 17:5; 18:7; 21:8).
Ainsi, les croyants du premier siècle ne connaissaient rien de ce que l’on appelle des bâtisses d’« Église » d’aujourd’hui. Ils ne connaissaient aussi rien de maisons converties en basiliques où nous pourrions trouver des bancs de bois durs fixés aux planchers et une chaire qui serait parmi le mobilier du salon. Tandis que de telles choses existent au 20 ième siècle, elles sont étrangères pour les croyants du premier siècle. Les premiers chrétiens se réunissaient simplement dans des maisons ordinaires habitées par leurs propriétaires. Ainsi le Nouveau-Testament ne parle pas et ne connaît rien de ce que nous appellerions des « maisons-églises ». Tout ce qu’il connaît, c’est l’ «Église dans la maison ».
Que faisait l’Église primitive lorsque ses membres devenaient trop nombreux? Elle n’érigeait pas de bâtisse, mais se multipliait simplement dans plusieurs autres maisons suivant le principe de « maison en maison » (Actes 2:46; 20:20). À cet effet, l’érudition du Nouveau-Testament est d’accord aujourd’hui que l’Église primitive était essentiellement un réseau de réunions dans les maisons. Ainsi s'il y a quelque chose que l’on pourrait appeler une Église normale, c’est l’Église qui se réunit dans la maison. Où comme un auteur le dit, « S'il y a une forme d’Église dans le Nouveau-Testament, c’est l’Église maison. »
Néanmoins, certains ont essayé de donner l’argument que les Chrétiens primitifs auraient érigé des édifices spécialisés s’ils n’avaient été sous la persécution: par conséquent, ils se réunissaient dans des maisons pour se cacher de leurs persécuteurs. Tandis que cette idée est assez populaire, elle est enracinée dans des spéculations conjecturales, cela ne correspond pas avec les preuves historiques. Bill Grimes établit le point en disant ceci:
Plusieurs rejettent le concept des Églises maisons tôt dans l’histoire de l’Église comme étant le résultat de persécutions. Toutefois, n’importe quel livre d’histoire de l’Église révélera que la persécution avant l’an 250 était sporadique, locale et habituellement le résultat de l’hostilité des foules plutôt que d’un décret de Rome. Ce mythe de la « persécution » entre aussi en conflit avec les Écritures. Actes 2:46-47 décrit des réunions maisons tandis que l’Église jouissait de la faveur de la part de tous. Lorsque la persécution est survenue, les réunions de maisons n’ont pas empêché Saul de savoir où aller pour arrêter des croyants (Actes 8:3). De toute évidence, ils ne gardaient pas secret l’endroit où ils se réunissaient. (Toward a House Church Theology traduit librement par J-P Côté).
Si nous lisons le Nouveau-Testament cherchant à comprendre comment les chrétiens du premier siècle entraient en rapport les uns avec les autres, nous découvrirons qu’ils se réunissaient dans des maisons pour des raisons qui sont en harmonie avec des principes spirituels. Comme tels, trois raisons s’appliquent à nous aujourd’hui avec autant de force que pour les premiers Chrétiens. Explorons certains de ceux-ci maintenant.
(1) La maison est le cadre naturel pour pratiquer tout ce qui se rapporte aux exhortations (Les Uns Les Autres). Toutes les instructions données par les apôtres concernant l’assemblée des croyants sont mieux adaptées pour un cadre petit comme la maison. Les pratiques normatives de l’Église apostolique telles que la participation mutuelle (Héb. 10:24-25); l’exercice des dons de chacun des membres (1 Cor. 14:26); l’édification mutuelle des frères et soeurs dans une communauté se faisant face intentionnellement (Éph. 2:21-22); le repas communautaire (1 Cor. 11); la transparence ouverte et la soumission mutuelle des membres les uns envers les autres (Rom. 15:14; Gal. 6:1-2; Jac. 5:16,19-20); la liberté permettant les questions et le dialogue interactif (1 Cor. 14:29-40); et une communion fraternelle (vie partagée) orientée vers la liberté du Saint-Esprit (2 Cor. 3:17; 13:14) s’opère toutes mieux dans un petit environnement tel qu’une maison . En somme, les cinquante-huit exhortations (les uns les autres) du Nouveau-Testament peuvent seulement être correctement obéi et réalisé dans un environnement tel qu’une maison . Pour cette raison, la réunion d’église dans une maison est très propice à la réalisation des desseins éternels de Dieu, un plan qui est centré sur l’édification collective d’un Corps à la ressemblance de Christ (Éph. 2:19-22).
(2) La Maison Représente La Simplicité De La Vie Chrétienne. La maison représente l’humilité, être au naturel et une pure simplicité, ce sont les marques distinctives de l’Église primitive. (Actes 2:46; 2 Cor. 11:3). La maison (typiquement parlant) est un endroit beaucoup plus humble que les imposants édifices religieux que l’on retrouve de nos jours avec leurs clochers élevés, leurs décors élégants, leurs nefs spacieuses. De cette façon, la plupart des édifices « Églises » modernes semblent plus refléter la vantardise de ce monde que le Sauveur humble et modeste dont nous portons le nom. Par contraste, les premiers chrétiens cherchaient à attirer l’attention sur leur Seigneur ressuscité plutôt que sur eux mêmes ou sur leurs propres accomplissements. De plus, le coût d’opération d’un édifice religieux coûte habituellement très cher pour ses membres. Combien plus les mains des chrétiens seraient libres de supporter ses missionnaires et d’aider les pauvres s’ils n’avaient pas à supporter un fardeau si pesant.
(3) La Maison(née) Reflète l’Aspect Famille de l’Église. Il y a une affinité naturelle entre la réunion tenue dans une maison et le motif familial de l’Église dont les écrits de Paul sont saturés. Parce que la maison est l’environnement natif de la famille, elle fournit naturellement l’Église avec un atmosphère familiale -- précisément l’atmosphère qui prévalait sur la vie de l’Église des chrétiens du premier siècle. De l’autre côté, de façon radicalement opposée, l’environnement artificiel engendré par les bâtisses d’"Église" crée un climat impersonnel qui fait obstacle à l’intimité et à la soumission les uns aux autres. Les édifices conventionnels d’Églises produisent une certaine rigidité étouffante qui est contraire aux réunions dans les maisons qui ont un air plaisant et non-officiel. De plus, c’est assez facile de "se perdre" dans un grand building. Il arrive souvent de passer inaperçu dans une grande basilique et pire encore de se cacher dans leurs péchés sans être confrontés. Il n’en est pas ainsi dans une Église maison. Toutes nos verrues paraissent et c’est très bien comme ça. Chaque membre est reconnu, accepté, encouragé et aidé.
En plus, la manière formelle avec laquelle les choses sont faites dans l’Église basilique tend à décourager l’interaction et la spontanéité mutuelle qui caractérisait les assemblées de l’Église primitive. Si vous essayez de faire l’exégèse de l’architecture d’un building d’Église typique, vous découvrirez qu’elle enseigne effectivement à l’Église à demeurer passive. La structure intérieure n’est pas conçue pour la communication interpersonnelle, la cohésion sociale, le ministère mutuel, ou la communion fraternelle. Au lieu, elle est conçue pour une communication à sens unique--de la chaire aux chaises, du leader à la congrégation. À cet égard, l’édifice d’Église typique est semblable à une salle de conférence ou à un cinéma. La congrégation est arrangée avec soin avec des chaises ou des bancs pour voir ou entendre le pasteur (ou prêtre) parler à partir de la chaire. Les gens sont concentrés sur une seule chose, le leader du clergé et sa chaire. ( Dans les Églises liturgiques, la table/autel prend la place de la chaire comme point de référence central.) La place où les pasteurs et le staff (employés) sont assis est normalement élevée au-dessus du plancher ou s’assoie la congrégation. Un tel arrangement renforce non seulement le fossé clergé/laïque, mais nourrit la mentalité de spectateurs qui afflige la plus grande partie du corps de Christ aujourd’hui. W.J. Pethybridge observe astucieusement ceci :
Dans l’assemblée d’un petit groupe dans une association amicale d’une maison, tous peuvent se connaître les uns les autres et les relations sont plus vraies et moins formelles. Avec un plus petit nombre s’est possible pour tout le monde de prendre une part active dans une réunion, et alors tout le Corps de Christ présent peut fonctionner... Avoir une bâtisse spéciale pour se réunir implique presque toujours l’idée d’une personne spéciale comme ministre qui se développe en un ministère d’un seul homme et empêche le plein exercice de la prêtrise de tous les croyants (The Lost Secret of the Early Church).
Cela semble clair, alors, que les premiers Chrétiens conduisaient leurs réunions dans les maisons afin d’exprimer le caractère de la vie de l’Église. Ils se réunissaient dans les maisons pour s’encourager la dimension familiale de leur adoration, leur communion fraternelle et leur ministère mutuel. Les réunions dans les maisons faisaient que l’intérêt de l’Église et celle des saints étaient ressenties comme étant le même. Ces réunions nourrissaient un sens de proximité entre eux et l’Église, au lieu de les distancer de l’Église ( comme s’est si souvent le cas aujourd’hui--où les membres assistent à l’Église entant que spectateurs distants, au lieu d’être des participants actifs). Bref, une réunion d’Église-maison pourvoyait autant la rectitude et les relations profondes qui doivent caractériser l’Église. L’Esprit d’une réunion d’Église-maison fournissait les saints avec une atmosphère familiale là où la vraie communion "coude à coude", "face à face ", "blanc des yeux à blanc des yeux " avait lieu.
Cela pourvoyait un climat favorisant la communication ouverte, la cohésion spirituelle et une communion sans réserve--les caractéristiques requises pour une expérience pleine et florissante de la koinonia (communion partagée) du Saint-Esprit pour laquelle nous sommes destinés. En toutes ces façons, les réunions d’Églises-maisons ne sont pas seulement que fondamentalement bibliques, mais elles sont diamétralement opposées aux services style « chaire-chaises » où les croyants sont forcés d’entrer en communion avec le derrière de la tête de quelqu’un pendant une heure ou deux. Dans sa discussion sur l’endroit où doit se réunir l’Église, Watchman Nee passe la remarque :
Dans nos assemblées aujourd’hui nous devons retourner au principe de la chambre-haute. Le rez-de-chaussée est un lieu d’affaire, un lieu où les hommes entrent et sortent; mais il y a plus une atmosphère de maison en ce qui concerne la chambre-haute, et les réunions des enfants de Dieu sont une affaire familiale. La Dernière Cène a eu lieu dans une chambre-haute, ainsi que la Pentecôte, et aussi la réunion à Troas. Dieu veut que l’intimité de la chambre-haute puisse marquer l’assemblée de ses enfants, non pas le formalisme rigide d’un édifice public imposant. C’est pourquoi, dans la Parole de Dieu nous trouvons ses enfants se réunissants dans l’atmosphère familiale d’une maison privée...nous devrions encourager les réunions dans les foyers des chrétiens...les maisons des frères et soeurs vont rencontrer presque toujours les besoins d’une assemblée d’Église meetings (The Normal Christian Church Life).
(4) La maison est un Modèle d’Authenticité Spirituelle. Nous vivons dans un temps où plusieurs personnes, spécialement les jeunes, recherchent l’Authenticité Spirituelle. Pour plusieurs, comme eux, les Églises qui se réunissent dans des amphithéâtres, des cathédrales de cristal et des dômes à tours d’ivoire apparaissent superficiels. Par contraste, l’Église se réunissant dans une maison sert de témoignage abondant des réalités spirituelles aux non-croyants qui sont sceptiques de ces institutions religieuses qui regardent les bâtisses prestigieuses et les budgets de multi-millions de dollars ayant du succès.
Plusieurs non-croyants n’assisteront pas un service religieux moderne se tenant dans une Église style basilique où on s’attend, de la part de ceux qui y viennent , qu’ils soient habillés pour le spectacle. Mais ils ne se sentiront pas menacés dans une réunion se tenant dans le confort de la maison de quelqu’un où ils peuvent être eux-mêmes. L’atmosphère non-conventionelle de la maison, par opposition à un building clinique est beaucoup plus invitants pour eux. C’est peut-être pour ça que les premiers chrétiens ont choisi le simple cadre d’une maison pour adorer leur Seigneur au lieu d’ériger des lieux de pèlerinages, des sanctuaires, et des synagogues comme le faisaient les autres religions de leur temps.
Ironiquement, plusieurs chrétiens modernes croient que si une Église ne possède pas de bâtisse, son témoignage face au monde sera en quelque sorte affecté et ralentira sa croissance. Mais rien ne pourrait être aussi loin de la vérité. Argumentant sur la base que l’Église primitive n’a pas commencée à construire d’édifices avant le troisième siècle, Howard Snyder fait les observations suivantes :
Qu’importe les autres bons usages qu’ont les buildings, ils ne sont pas essentiels, ni pour la croissance numérique ou la profondeur spirituelle. L’Église primitive possédait ces deux qualités, et la plus grande période de vitalité et de croissance à venir jusqu’à il n’y a pas très longtemps, était dans les deux premiers siècles après Jésus-Christ. En d’autres mots, l’Église grandissait à son plus vite lorsqu’elle n’avait pas l’aide, ou plutôt qu’elle était encombrée par des édifices d’Église. (The Problem of Wineskins, used by permission of the author).
(5) La Maison Rend Témoignage que le Peuple Forme la Maison de Dieu. La notion contemporaine d’"Église" est souvent associée avec un bâtiment (appelé communément "le sanctuaire"). Toutefois, selon la Bible, ce sont les croyants habités par la vie de Dieu qui sont appelés "la maison de Dieu," non pas les briques et le ciment. Alors que dans le judaïsme, le temple est le lieu mis à part, dans le Christianisme la communauté de croyants est le temple. Le lieu spatial des réunions des premiers chrétiens allait directement à l’encontre des coutumes religieuses du premier siècle. Les juifs avaient désigné des édifices pour leurs cultes (synagogues), et les païens aussi (lieux saints, temples). Ainsi les deux, le Judaïsme et le paganisme enseignent qu’il doit y avoir lieu mis à part pour l‘adoration divine. Il n’en est pas ainsi avec le christianisme. L’Église primitive était le seul groupe religieux du premier siècle qui se réunissait exclusivement dans les maisons. Tandis que ça aurait été tout à fait naturel pour eux de continuer leur héritage Juif et ériger des édifices pour rencontrer leurs besoins, ils ont intentionnellement omis de le faire. Peut être que les premiers croyants savaient à quel point les édifices sanctifiés (mis à part) produisaient de la confusion, et alors, évitait d’en ériger pour préserver le témoignage que le peuple formait les pierres vivantes qui constitue l’habitation de Dieu (Son Tabernacle).
Conclusion : Ce qu’on a dit, jusqu’à maintenant, peut se résumer à cette simple mais profonde observation: la localisation sociale de l’assemblée d’Église exprime et influence à la fois le caractère de l’Église elle-même. Ainsi, le cadre spatial de l'Église possède une signification théologique. Dans le « sanctuaire » ou « chapelle » typique, la chaire, les sièges (les bancs), et l’espace massif engendre un air formel qui inhibe l’interaction et les rapports mutuels. En contraste, les caractéristiques particulières d’une maison, le peu de places pour s’asseoir, l’atmosphère informelle, le cadre convivial pour partager les repas, les espaces personnalisés sur des fauteuils moelleux, etc.--contiennent le contexte relationnel qui fait bénéficier le ministère mutuel. Dit simplement, l'Église primitive se réunissait dans les maisons de ses membres pour des raisons spirituellement justifiables. Et l'Église moderne de type « basilique » amoindri ces raisons. En ce qui concerne les implications présentes des réunions d'Église maison, Howard Snyder remarque astucieusement :
Les Églises maisons ont probablement été la forme d’organisation sociale Chrétienne la plus commune dans toute l’histoire de l'Église...En dépit de ce que nous pourrions penser, si nous regardions simplement autour de nous ici, des centaines de milliers d'Églises-maisons chrétiennes existent aujourd’hui en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Chine, en Australie, en Europe de l’est et en plusieurs autres endroits autour du monde. Dans un certain sens, il y a une église souterraine (underground), et comme tel, elle représente un courant caché de l’histoire de l'Église. Mais quand même qu’elles sont cachées, et dans la plupart des endroits n’est pas la forme dominante de la culture, ces Églises maisons représentent probablement le plus grand nombre de chrétiens autour du monde...Le Nouveau-Testament nous enseigne que l'Église est une communauté dans laquelle tous ont reçu des dons et tous ont un ministère.
L'Église telle qu’enseignée dans les Écritures est une nouvelle réalité sociale qui modèle et qui incarne le respect et le souci pour les gens que l’on voit en Jésus lui-même. Cela est notre noble appel. Et même l'Église, en fait, trahit souvent cet appel. Les Églises-maisons sont une grande partie de la façon de se sortir de cette trahison et ce paradoxe. La communauté face à face engendre le respect mutuel, la responsabilité mutuelle, la soumission mutuelle, et le ministère mutuel. La sociologie de l'Église-maison favorise un sens d’égalité et de valeur mutuelle, même si elle ne la garantit pas telle que l'Église de Corinthe nous l’a démontré...Dans le modèle d'Église-maison, l’égalité et le ministère mutuel ne sont pas le résultat d’un programme ou d’un procédé éducationnel; ils font partie inhérente de la forme même de l'Église elle-même. Parce que dans l'Église-maison tous sont valorisés et connus--tous ont une place par définition. L'Église-maison pourvoit un environnement de soins mutuels et d’encouragement qui tend à favoriser un large éventail de dons et de ministères. Les principes du Nouveau-Testament de la prêtrise de tous les croyants, les dons du Saint-Esprit, et le ministère mutuel ...
Avis:
Comme j'ai mentionné plus haut, ce n'est pas toutes les Églises de Maison qui sont en règles avec les Écritures. J'avise donc les enfants de Dieu de se méfier de tous groupes qui proclament l'unité et la tolérance, ou qui enseignent un supposé Baptême de l'Esprit avec des dons miraculeux comme le parler en langues et la prophétie; ou qui encore, s'opposent à la doctrine de la Prédestination en enseignant un salut par le libre choix de l'individuel. Le Christianisme authentique est une relation personnelle et individuelle avec Christ qui habite le coeur de ses élus selon la Souveraineté de Dieu, et non une institution ou organisation formelle qui prétend avoir le monopole de la vérité et impose ses principes à ses membres.
Confession Biblique Marginale ou "Symbole Christocentrique"
Jésus-Christ, étant le Marginal par excellence, rejeté de son peuple et de tous les incroyants, celui qui fut mis à part pour notre salut avant la fondation du monde, nous croyons qu'il nous a marginalisé ou séparé de ce monde de corruption à la lumière du Royaume de sa gloire, pour que nous soyons "un" avec lui éternellement.
Nous croyons qu'il est l'Éternel "JE SUIS" qui s'est révélé à Moise dans l'Ancien Testament, et à nous dans le Nouveau Testament; qu'il est le JÉHOVAH de Gloire et le Dieu unique TOUT-PUISSANT qui a créé toutes choses dans les cieux comme sur la Terre, et que toutes choses subsistent en Lui, par Lui, et pour Lui.
Avec l'appui de la Parole infaillible et inspirée de Dieu que nous avons uniquement dans le Texte Massorétique Hébreu et le Texte Reçu Grec, nous croyons que Jésus est le Père d'éternité, notre Créateur; le Fils de Dieu, notre Sauveur; le Saint Esprit, notre Sanctificateur. Nous croyons que ces trois ne sont pas trois personnes distinctes, mais trois centres de conscience d'existences d'une seule et même Personne divine, qui se révèle à nous dans les pages de l'Écriture, étant le commencement, le centre et la fin de sa révélation.
Nous croyons que Jésus, étant dans son éternité "la Parole" ou "le Logos", est conscient éternellement d'être Père, Fils et Saint Esprit, dans l'éternel renoncement à Soi-même; et que ces "modes" d'existences de sa personne unique, gardent leur distinction d'existence dans sa conscience éternelle. Ainsi nous croyons qu'il n'y a pas trois mais une seule Personne en Dieu; et qu'il n'y eut aucun moment ou Jésus ne fut pas Père, Fils et Saint Esprit, par le fait de son omniprésence. Ainsi il ne cesse donc d'être Père et Esprit Saint lorsqu'il est Fils, ne cesse d'être Fils lorsqu'il est Père et Esprit Saint, et ne cesse d'être Esprit Saint lorsqu'il est Fils et Père; car l'Éternel notre Dieu est indivisible, étant un seul Seigneur.
Nous croyons que le nom de Jésus, selon qu'il le révèle lui-même, est "le nom singulier" du Père, du Fils et du Saint Esprit. Ainsi lorsqu'il s'incarna miraculeusement dans le sein d'une vierge, c'est le Père, le Logos et l'Esprit qui s'incarna comme un seul Être; et lorsqu'il est mort sur la croix, c'est le Père, le Fils et l'Esprit Saint qui est mort comme un seul Être, pour reprendre la vie de Lui-même; et lorsqu'il fut glorifié pour venir habiter en nous, c'est le Père, le Fils et l'Esprit Saint qui vient habiter en nous comme un seul Être afin de nous transformer à son image. Par conséquent, nous croyons que le Seigneur Jésus doit être adoré dans son humanité comme dans sa divinité, car les deux sont inséparable.
Nous croyons qu'en Jésus-Christ il y a deux natures ou substances: la nature divine, qui est le Père invisible comme Esprit Saint ou la Parole; et la nature humaine qui est le Fils, l'enveloppe visible du Père invisible. De ce fait, nous croyons que Marie, fut la mère de Jésus dans sa nature humaine et ne peut être considérée comme la mère de Dieu; car Dieu ne peut être engendré d'une créature mortelle. Nous croyons que ces deux natures en Christ ont gardé leur distinction dans la communion de leurs attributs, et qu'ils furent intégré ensemble en une seule nature glorifiée qui forme le Nouvel Homme, sans perdre leur distinction d'existence pour venir habiter en nous, afin de nous ouvrir le chemin à l'unification et la gloire éternelle.
Du fait de cette vérité scripturaire irréfutable, nous croyons que dans sa Souveraineté, le Seigneur Jésus en a prédestiné certains à la Foi au Salut avant la fondation du monde pour manifester son amour; et d'autres à la perdition éternelle pour manifester sa justice. Ainsi nous croyons que le Salut est par la Grâce seule par le moyen de la foi, sans aucune oeuvre ni mérite quelconque; et que l'assurance du salut est immédiate sans aucune crainte d'être perdue. De ce fait, nous croyons que la foi n'est pas une faculté intellectuelle, ni un exercice du libre choix de l'homme; mais un don de Dieu qui provient de sa Parole. Nous croyons ainsi que tous les élus furent destiné à croire et à être justifié par la foi dans le sang de Christ qui est mort sur la croix comme notre substitut, et qui a payé pleinement pour nous la peine du châtiment éternel qui nous était réservé à cause de nos péchés, nous accordant ainsi la liberté par sa résurrection corporelle d'entre les morts.
Nous croyons que l'Église n'est point universelle (Catholique ou Oecuménique), mais Spirituelle; qu'elle n'est point Conventionnelle, mais Marginale. Nous croyons qu'elle est dans son sens primaire "l'Appel à Renaître" ou "l'Appel irrésistible de la Grâce". Dans ce sens, nous croyons que l'élu individuel est l'Église visible et que Christ en lui est l'Église invisible. Dans le sens secondaire, nous croyons que chaque famille chrétienne est une Église en soi-même; et que l'Église de Maison est le modèle unique du Nouveau Testament pour les rencontres et les études de la Parole de Dieu.
Nous croyons que le baptême d'eau et la Cène ou Repas du Seigneur furent des ordonnances de la loi, images des choses à venir, et qu'ils cessèrent en même temps que les dons miraculeux lors de la destruction du Temple en l'an 70. De ce fait, nous croyons que seulement l'essence spirituelle de ces choses subsiste; l'essence du Baptême étant notre communion personnelle avec Christ, et l'essence de la Cène étant la communion entre les frères dans l'émancipation du renoncement pour l'édification du Corps de Christ.
Nous croyons aussi que le règne de 1,000 ans n'est point littéral, mais qu'il représente le temps de la Grâce entre le premier et le deuxième avènement de Christ dans lequel le Seigneur Jésus règne comme Roi dans le coeur de ses élus. Aussi nous croyons que le Seigneur Jésus apparaîtra corporellement comme la Tête de son Corps à son deuxième avènement; qu'il surgira de ses saints en un clin d'oeil, les transformant à son image, les unissant en un seul Corps glorieux qui formera le Nouvel Homme, et tout oeil le verra. En un instant, les ténèbres seront dissipé pour toujours, lorsqu'il prendra les siens avec lui dans son Royaume éternel pour l'épanouissement et l'exaltation suprême de l'unité céleste. Toute gloire et honneur soit à notre Roi, le Seigneur Jésus. Amen.
Jésus Est Amour Notre Libérateur Et Dieu Unique Certifié
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