Chapitre VII

NOUS LES RECONNAÎTRONS A LEURS FRUITS 

L'Évangile nous indiqué clairement comment re­connaître lés faux prophètes qui s'infiltrent parfois dans le Christianisme. Que ceux-ci soient puissants ou d'influence négligeable, qu'ils soient membres de formidables organisations religieuses ou politiques, ou qu'ils fassent partie d'un petit groupé obscur, il nous est toujours possible de les reconnaître:

"C'est à, leurs fruits que vous lés reconnaîtrez" Ces paroles sont celles dé Jésus-Christ. (S. Mat. VII, 16)

Il serait injuste de condamner l'Église de Rome simplement à causé de certains scandales isolés de ses ministres. Un arbre n'est pas nécessairement mauvais s'il produit de rares mauvais fruits. Mais un arbre est nécessairement mauvais s'il produit de mauvais fruits en abondance, à causé de ses racines même, qui sont pourries.

Les racines de L'Église dé Rome sont bien sa doctrine et sa morale. Si ces dernières ne viennent pas du Christ, elles sont des racines pourries et l'arbre né pourra produire que de mauvais fruits. Nous donnerons donc dans ce chapitré, un résumé des faussés doctrines dé Rome et de sa morale corrompue et des fruits qu'elles produisent. 

La Doctrine Romaine: 

Une doctrine chrétienne n'est saine que si elle fut enseignée par Jésus-Christ, prêchée par les Apôtres et sanctionnée par l'Évangile. Toute autre doctrine nouvelle serait faussé et, de ce fait, une corruption des purs enseignements du Christianisme. Elle deviendrait la pourriture qui rongé les racines dé l'arbre qui est censé produire de bons fruits.

Or, l'Église catholique, à travers les siècles, a ajouté une multitude de doctrines à son "credo", qui ne sont point sanctionnées par l'Évangile. Elles sont donc superflues, inutiles, nuisibles et faussées. Un arbre, ayant de telles racines corrompues, ne peut produire que de mauvais fruits. Cet auteur est disposé à prendre les mesures nécessaires pour faire cesser une plus ample circulation de ce volume dans la province dé Québec, si un seul prêtre peut lui prouver, en s'appuyant sur les révélations divines, que les doctrines romaines suivantes, furent enseignées par Jésus-Christ, prêchées par lés Apôtres ou sanctionnées par l'Évangile:

a) Que la messe est un renouvellement réel et actuel du Sacrifice de Jésus-Christ sur la Croix.

b) Que la confession auriculaire et obligatoire à un prêtre, est le moyen voulu par le Christ pour obtenir lé pardon dés péchés.

c) Que le pape est actuellement, et fut historiquement infaillible, lorsqu'il proclame "ex cathedra", des ques­tions de foi ou de morale.

d) Que Marie est notre co-rédemptrice, co-médiatrice, reine du ciel et la source de toutes grâces, qu'elle fut transportée corps et âme au ciel après sa mort. Enfin, qu'il est maintenant utile et salutaire dé la prier sous les noms de Notre-Dame-du-Cap, Notré-Dame-de-la­Salette, Notre-Dame-de-Lourdes ou de Notre-Dame-de-­Fatima.

e) Que le purgatoire existe et que les messes soula­gent les âmes qui seraient incarcérées dans ce lieu de souffrances.  

f) Que le prêtre romain est en réalité un "autre Christ."

g) Qu'il est utile et salutaire pour le salut de nos âmes et même pour la gloire de Dieu, de faire usage de chandelles, de médailles, de scapulaires, d'eau bénite, de rameaux bénits, de chapelets indulgenciés ou d'embrasser une parcelle de la soutane du Frère André de Montréal.

h) Que les reliques gardées en entrepôt dans la chapelle extérieure du séminaire de Québec, dans la ba­silique de Sainte-Anne-de-Beaupré, dans la basilique de Saint-Joseph à Montréal, à Notre-Dame-du-Cap, aux Trois-Rivières et à tant d'autres endroits, sont réelle­ment authentiques et salutaires pour nos âmes. Et que les prêtres qui encouragent de brûler des lampions auprès d'elles, sont animés plus par des intérêts spirituels que financiers..

A moins qu'un prêtre vienne prouver que les doctrines romaines ci-haut mentionnées sont approuvées par l'Évangile et agréables à Dieu, l'auteur et les lecteurs devront reconnaître que les enseignements de l'Église catholique sont faux et ne peuvent produire que de mauvais fruits. Sa morale est-elle meilleure? Voyons la Morale Romaine:

La morale romaine, approuvée par le pape, nous est transmise par ses théologiens, qui ordinairement écrivent en latin. En effet ils sont sages, car si ces volumes étaient publiés en français, ils seraient probablement bannis, dans la très catholique province de Québec, comme étant immoraux et susceptibles de nuire aux données éthniques de notre sens national. Nous voulons bien reproduire un paragraphe ou deux de cette morale immorale, mais nous devons le faire en latin, comme ils sont écrits, autrement l'auteur pourrait être accusé de publier en langue vulgaire, des obscénités dont il ne désire aucunement la propagation. Il sait toutefois, qu'à cause d'un grand nombre de canadiens­-français qui ont étudié un peu de latin dans les collèges du Québec, les prêtres n'aimeront pas la publication suivante d'un extrait ou deux de leur théologie ignominieuse:

Du théologien Dens, (page 166)

"Peccant conjuges inter se circa actum conjugale; Debet servari modus sive situs : imo ut non servetur debitum vas, sed copula habeatur in vas praeposito, aliquoque non naturali. Si fiat accedendo a postero, a latere, stando, sedendo, vel si vir sit succumbus."

Du théologien Alphonse de Liguro : (Tom. VI, page 935)

"Quaerat an sit semper mortale, si vir immitat pudenda in os uxoris? Verjus affirmo quia, in hoc actu ob calorem oris adest proximum periculum pollutionis, et videatur nova species luxuriae contra naturam, dicta irruminatio."

Du théologien américain Kenrick : (Tom. III, page 317)

"Conjuges senes plerumque coeunt absque culpa, licet contingat semen extra vas effudi; id enim per accidens fit ex infirmitate naturae. Quod si vires adeo sint fractae ut nullo sit seminandi intra vas spes, jam nequeunt jure conjugii uti."

Ces mêmes théologiens moralistes enseignent, et ils n'ont aucune objection à ce que ceci soit exprimé en français, qu'un prêtre peut désirer, sans aucune faute mortelle, avoir des relations sexuelles avec telle jeune fille de son choix, pourvu qu'il fasse cette commode réservation mentale : "0, seulement si elle était mon épouse . . . " (Ce qui est impossible d'après le droit canonique.)

Cependant, ce serait un péché mortel, d'après ces moralistes subtiles, pour une épouse, de refuser tempor­airement les relations sexuelles avec son mari, même si les médecins lui auraient indiqué que de tels actes pourraient la conduire à une mort probable. Les célibataires de Rome ont parlé, et elle doit se résigner. Et s'il s'agissait d'une mère enceinte, dans l'impossi­bilité de délivrer son enfant d'une manière naturelle, elle devra mourir sous l'instrument chirurgical plutôt que son enfant, déclarent les dictateurs romains.

Ce que la morale de l'Église catholique demande aux enfants et aux dames de révéler au confessional est absolument honteux. Nous en parlons ailleurs dans ce volume. Les confesseurs curieux et sadistiques devraient être poursuivis en justice, tout comme les mécréants qui scandalisent les enfants sur la rue. Un confesseur, qui depuis est devenu évêque d'un diocèse de l'Ouest canadien, a demandé à une petite fille de sept ans si elle portait des "petites culottes de soie" sous sa robe. Le même demandait à d'autres fillettes si elles devenaient malades à tous les mois.

Pourquoi ces confesseurs ont-ils l'obligation de questionner les épouses sur les moindres détails intimes de la vie conjugale? C'est que le code moral de l'Église catholique est dépravé, et n'a pas la pureté, la simpli­cité et la beauté de la morale évangélique. Certainement, il n'y a rien de pur, de simple et de beau pour ces confesseurs célibataires d'interroger les dames mariées sur le temps, le mode, le lieu et la position corporelle des intimités conjugales avec leurs maris, et de les questionner au sujet des pensées et désirs qui les ac­compagnent. Ils veulent même savoir si ces actions sont complètes ou incomplètes et si elles vont produire les effets naturels que ces hommes ambitieux et dé­générés exigent.

Nous trouvons dans la morale romaine, l'immoralité un peu partout. Par exemple, il est permis de mentir dans certaines circonstances que Rome définit. Vous pourriez jurer sous serment que vous n'avez pas fait tels crimes, pourvu que vous vous en êtes confessé auparavant.

Une servante peut mentir en disant que sa maî­tresse n'est point chez elle, pourvu que cette dernière ne désire point reçevoir de visiteurs.

Vous pouvez voler un certain montant d'argent, sans commettre une faute sérieuse. Certains théologiens américains avancent que ce montant peut être de $40.00 en temps de prospérité économique, mais vingt dollars serait la limite pour un péché mortel, en temps de crise financière.

D'après Rome, il serait permis de tuer certains tyrans qu'elle juge nuisibles. D'après son canon 2214, elle a le droit d'emprisonner et de mettre à mort ceux qu'elle déclare hérétiques ou apostats. Elle l'a fait dans le passé, et elle prétend avoir ce droit encore aujourd'hui. Par exemple, son code moral lui donne plein pouvoir de mettre à mort l'auteur de ce livre. C'est ce qui arriverait si un Canada libre ne retenait pas son bras. Elle invoquerait encore, qu'elle est une société parfaite, avec droits d'exécuter ceux qui l'opposent. Le lecteur pourra mieux comprendre alors, qu'un ancien prêtre est si souvent menacé de mort dans des lettres anonymes. Ces fanatiques peureux qui ont honte de leurs noms comme de la morale de leur romanisme, sont ordinairement poussés à de telles actions basses et criminelles, par des moralistes en soutane. 

La doctrine et la morale de Rome étant fausses et pourries, l'arbre romain ne peut produire que de mauvais fruits. En voici quelques uns:

Les Fruits de l'Eglise de Rome:

Nous avons mentionné, dans un autre chapitre, certains mauvais fruits de l'Église catholique. Mais, il faudrait tout un volume pour exposer les crimes immoraux des papes historiques. Il en faudrait un autre pour raconter sommairement les orgies et scandales sexuels des couvents et des monastères des temps passés.

L'on pourrait écrire un volume de cinq cents pages sur les crimes sexuels, les scandales financiers et les hypocrisies cléricales des religieux et prêtres du Québec, depuis, disons, cinq ans. Mais, heureusement pour Rome et malheureusement pour le peuple, ce livre n'est pas possible, à cause de trois raisons

a) Encore, plus que les gens du monde, les prêtres et les religieux, garderont avec un soin jaloux, le secret de leurs crimes sexuels ; ils protégeront leurs confrères dans de mauvais draps, même par le mensonge; les évêques et les supérieurs de communautés, qui ne con­naissent qu'une très minime partie des crimes de leurs sujets, garderont un profond secret de ces déviations criminelles et soumettront les coupables au bras civil et ainsi, à la connaissance publique, que dans des cas rares et absolument nécessaires.

b) La peur presque mystique des victimes et des complices de crimes sacerdotaux, de dévoiler ou même de parler de ces événements. Le prêtre est "un autre Christ," et il serait impudent de rendre ses fautes pu­bliques. D'ailleurs, croient-ils, il a peut-être le droit de faire ces choses. Le secret demeure. S'il s'agissait d'un avocat ou d'un autre professionnel, il serait dénoncé sans cérémonies, sa réputation mise en jeu sans merci, et il serait condamné à la prison, par une populace outragée, même avant d'avoir comparu devant un juge. Mais, il s'agit d'un prêtre, taisons-nous, "ça va faire tort à la religion."

c) Aucun catholique ne peut poursuivre un prêtre en cour civile, à moins d'avoir obtenu préalablement la permission de l'évêque. Cette permission est rarement accordée et par conséquent, les crimes des prêtres sont rarement connus du public. La victime, que ce soit un cas de sexe, de vol ou même de tentative de meurtre, n'a qu'à rapporter la chose à l'évêque dont le conseil traditionnel sera d'oublier le tout pour la plus grande gloire de l'Église de Rome. Et alors, à cause des trois raisons ci-haut mentionnées les crimes des prêtres demeurent cachés, et nous ne pouvons pas écrire ce volume de cinq cents pages....

Tandis que Rome s'exténue à cacher ses mauvais fruits, elle ne dédaigne pas de prétendre que sa longue liste de saints canonisés prouve la sainteté de sa morale. Mais, si nous examinons cette liste de près, nous con­statons qu'elle honore surtout les fondateurs de com­munautés religieuses qui ont l'argent nécessaire pour obtenir de tels décrets, ou d'autres personnages dont la canonisation est de nature à rehausser le prestige de la papauté, du sacerdoce romain ou de la vie monas­tique. D'ailleurs, la papauté n'a rien à faire avec la sainteté des Apôtres. Ils entrèrent au ciel avant la fondation de cette institution. Elle pourrait canoniser le pape Alexandre VI, mais à cause de ses crimes trop connus, elle a préféré donner cet honneur au pape Pie X; Rome peut dire avec certitude infaillible que ce dernier est au ciel, mais déclare ne pas savoir si Alexandre VI est en enfer ou non. La connaissance papale infaillible est certainement mystérieuse, limitée et très commode pour jeter de la poudre aux yeux aux pauvres catholiques qui ne peuvent rien vérifier.

Récemment, un pédant jésuite canadien-français, le Père Alexandre Dugré, a cru donner la preuve à ses concitoyens, que l'Église de Rome, et non les chrétiens évangéliques, produit les fruits de sainteté que de­mande la foi chrétienne. Dans une petite brochure intitulée "Ces Invasions Protestantes," ce fils de saint Ignace, n'a que cet argument naïf et enfantin à pré­senter à un peuple, de plus en plus avisé, sur les manigances antiques de Rome:

"Voyons la sainteté qui se continue chez nous, qui se prouve encore dans les canonisations qu'eux n'ont pas." Voici les paroles solennelles du Jésuite Dugré, et elles devraient suffire, si vous y insistez, à prouver que l'Église de Rome produit des fruits de sainteté, tandis que les protestants évangéliques, qui n'ont rien à faire avec les canonisations hypocrites de Rome, ne peuvent obtenir aucun degré de sainteté puisqu'ils n'ont pas cette machine papale qui fait les saints. Nous ne voulons pas perdre d'espace précieux ici, pour réfuter cet argument ridicule, que saint Ignace lui-même ré­prouverait. Nous choisissons plutôt étudier Rome dans ses activités et dans sa vie pratique.

L'Église catholique romaine aime toujours à pré­senter au public les communautés religieuses, comme étant des oasis de vertu et de sainteté qu'elle prétend sanctionner. Mais, n'est-il pas vrai que c'est dans l'enceinte de ces couvents et monastères, que la charité fraternelle est plus méprisée, que la jalousie humaine est plus en vogue et que l'hypocrisie religieuse est plus manifestée? Certes, ne parlons pas de la vie intime des couvents et des monastères. Voyons plutôt, ce qu'ils prétendent être aux yeux du public.

Les bonnes soeurs ont des hôpitaux, c'est vrai. Ils sont confiés, avec octrois provinciaux, aux bonnes soeurs de la Charité, de la Providence ou de la Misé­ricorde. Mais, les malades catholiques ne reçoivent aucune charité chez les Soeurs de la Charité, leur pauvreté n'a rien de "providentielle" chez les Soeurs de la Providence, et doivent payer sans "miséricorde" chez les Soeurs de la Miséricorde. Et s'ils se réfugient aux hôpitaux des "Petites Soeurs des Pauvres," ils en sortiront un peu plus pauvres et les bonnes Soeurs un peu moins "pauvres".

Il faut bien l'avouer, ces bonnes Soeurs avec des noms si sympathiques et trompeurs, furent jadis des jeunes filles frustrées dans leurs aspirations d'amour naturel et expédiées au couvent par des confesseurs également aigris de leur état de célibataires désespérés.

"Vous les reconnaîtrez à leurs fruits," dit le Sauveur. C'est bien l'Église de Rome qui a produit un abbé Joseph Arthur Taillefer, de Sainte-Madeleine d'Outremont, Montréal. Celui-ci fut condamné, par les tribunaux civils, à payer mille dollars d'amende, et à deux ans de pénitencier (No. 3142), pour trafic illégal de narcotiques, argent falsifié, boissons enivrantes, etc.

C'est bien Rome qui a produit l'Archevêque Spratt, de Kingston, Ontario. Il fut trouvé coupable, par les tribunaux civils, en 1916, d'avoir collaboré, avec son amante, la Mère Francis Régis, en vue d'enlever par la force, la soeur Basil de la maison de la Providence, pour l'incarcérer illégalement, dans une asile d'aliénés à Montréal. Cette religieuse avait commis l'affreuse indiscrétion de dénoncer à Rome les irrégularités de son couvent, et les scènes d'amour nocturnes, entre la bonne Mère et son Archevêque. Monseigneur Pratt fut condamné à payer $20,000 d'amende pour ses crimes contre la liberté humaine. Le dossier judiciaire ne dit pas si les deux amoureux avaient contemplé mariage.

C'est bien encore l'Église de Rome qui a produit cet évêque de l'ouest canadien qui fut "promu" à un poste obscur après avoir scandalisé une jeune fille. Le père outragé de l'enfant exigea le départ immédiat de l'évêque. Monseigneur a du dégringoler de son siège épiscopal et fuir en toute hâte dans une autre province. C'est toujours Rome qui a produit un chanoine Pauzer, de Saint-Gabriel-de-Brandon, un curé Gauthier de Saint-Jacques de Montréal, et un curé Brodeur, de Saint-Etienne de Montréal. Des scandales financiers et sexuels, chez les curés catholiques, en voulez-vous, en voilà.  

Pourquoi l'Eglise de Rome cachent-elle les raisons réelles et profondes, de la résignation si soudaine de l'Archevêque Charbonneau de Montréal?

Les gens sont un peu fatigués de la raison fictive de "mauvaise santé" comme cause des résignations pré­cipitées des Évêques et des changements subits des curés. Ils aimeraient savoir la vérité, parfois. On a dit que Mgr. Charbonneau avait quitté Montréal, à cause de ses conflits avec les politiciens. Ces batailles poli­tiques, si elles existent, ne furent pas la cause, mais plutôt l'occasion, du départ de l'Archevêque de Mon­tréal. Déja, dans la capitale canadienne, Mgr. Char­bonneau, s'était aliéné la confiance des puissants Oblats et d'autres communautés religieuses. A Montréal, Mgr. Charbonneau essaya de faire cesser certains désordres des bons religieux. Il donna un ou deux coups de crosse mal placés, et ces moines influents à Rome, forcèrent sa résignation. Mais, parlez-en à votre curé; il vous dira c'est la santé.... la santé.... la santé.... " L'on a crié "santé" aussi, lorsque Mgr. Prud'homme de Prince-Albert a démissioné de son siège. Pourtant dans son cas, c'était bien à cause d'une mauvaise adminis­tration de son diocèse, tandis que dans le cas du premier, ses vues trop évangéliques déplurent un peu trop aux bons moines.

Pour faire oublier le cas de Mgr. Charbonneau, Rome a nommé un Sulpicien pour son successeur, et l'a élevé au rang de Cardinal. Elle a commandé, aussi, d'entourer le Cardinal de toute la publicité possible. Cela ne consolera pas la ville de Québec, mais rendra les Montréalais fiers de leur Archevêque, et oublieront Mgr. Charbonneau et ses nobles efforts pour mâter les puissants et scandaleux moines. Cette publicité fut un succès. Une excellente catholique de Montréal, télephona au portier de l'Archevêché, un jour, dit-on, pour s'enquérir de la santé du Cardinal­ Chapelet. Elle le croya malade parce qu'elle n'avait pas vu sa photographie dans le journal, ce jour-là...

Les mauvais fruits que produit Rome, sont encore plus nombreux, ou moins cachés, dans les pays étrangers.

Lorsque Mgr. Paul Bernier fut nommé Nonce Apostolique de l'Amérique Centrale, il voulut du moins, s'entourer, à la Nonciature, de "bons prêtres." Il chercha dans tout le pays, et il eut toute la difficulté au monde, pour trouver trois ou quatre prêtres qui n'eussent pas de concubines connues. (Rapport d'un Evêque canadien à l'auteur.)

Les faits suivants nous viennent d'un ancien Evêque du Brésil:

a) Un curé brésilien n'a pas hésité à reconnaître la paternité de cent cinquante enfants illégitimes.

b) Une famille très catholique de Naples, a ouvert, à Caracas, au Venézuella, sur la rue Tunel A Viaducto, une maison de prostituées, exclusivement pour les prêtres. C'était un effort bien vu, sinon approuvé officiellement par Rome, en vue de diminuer le nombre des enfants illégitimes des prêtres, dans cette ville, et des environs.

c) En 1945, Mgr. Cipiko, gardien des trésors du Vatican, disparut avec une grande quantité de vases et d'autres objets précieux. La gendarmerie italienne retrouva le voleur episcopal et les trésors, dans une chic villa près de Rome. Mgr. Copiko était en compagnie intime de la jolie fille d'un ancien général faciste.

d) En 1943, l'Evêque Carvalleri, représentant du pape au Vénézuella, a aussi volé les vases sacrés d'une cathédrale de ce pays, et s'enfuît avec une jolie dame, sa complice.

e) Les prêtres du diocèse de Barquisimo, au Vénézuella, accusent ouvertement les Jésuites de cette ville, d'avoir forcement expédié au ciel leur Évêque, Mgr. Du Pu. Ce dernier disparut mystérieusement de son diocèce et ne revînt plus. Ces Jésuites avaient juré de forcer la résignation de cet Évêque qu'ils n'aimaient pas.

f) La grande majorité des prêtres de l'Amérique du Sud vivent ouvertement dans le concubinage, non pas toujours avec une seule femme, mais souvent avec plusieurs. Les gens acceptent la stupidité du célibat clérical, et en sont venus à trouver rien de repréhensible dans cette conduite pourtant scandaleuse de leurs prêtres.

Je comprends bien que le lecteur qui n'a jamais visité ces pays, va peut-être douter de la véracité des faits ci-haut mentionnés. Ils sont pourtant justes et des milliers d'autres pourraient être ajoutés. Le lecteur pourra, toutefois, vérifier facilement les mauvais fruits romains tels qu'exposés dans les trois paragraphes suivants

a) Nous savons que le communisme athée est une très mauvaise doctrine, surtout au point vue du Christian­isme. Or, si l'Église de Rome ne produit que de bons fruits, comment se fait-il alors que le communisme se propage plus facilement dans ces pays qu'elle a controlés, presque sans opposition, pendant des siècles? Il semblerait que là où Rome a exercé son influence bénévole pendant tant de siècles, l'arbre communiste aurait plus de difficulté à prendre racines. Mais, le communisme a beau jeu en Italie, en France, en Hongrie et en Pologne, pays traditionnement catho­liques, tandis qu'aux pays à tradition protestante, comme la Hollande, la Suède et la Norvège, il est lent à se propager. Cela «indiquerait que le catholique, entrainé dans l'obéissance aveugle aux dictateurs religieux, a moins d'objection que le protestant libre, de se soumettre à la dictature communiste.

b) Il n'est peut-être pas au monde un peuple plus soumis à l'Église catholique romaine, que les canadiens­-français. Ils ont l'abondance de clergé que d'autres n'ont pas. Pendant plus de trois siècles, ils ont été formés par cette Eglise, qui leur a dispensé, en toute liberté, ses données doctrinales et ses principes moraux. Certes, le canadien devrait être la personnification même du "bon fruit" que prétend produire cette église romaine. Or, d'après les prédicateurs de retraites paroissiales, nous sommes une race de blasphémateurs. Rome n'a pas même pu enrayer chez nous, le plus grave de tous les péchés. Sûrement, nous n'avons pas ici l'excuse, comme c'est le cas parfois des péchés sexuels, que notre nature robuste et bouillante, nous entraîne à de tels abus, et qu'il faut tenir compte de la faiblesse de la nature. Maudire les choses les plus saintes d'après notre connaissance religieuse, est un phénomène que seule une fausse éducation morale peut expliquer. En outre de blasphémer le Christ, son Sauveur, le canadien-français aime surtout à maudire les personnages et les choses ténus comme les plus sacrés par l'Église dé Rome. Écoutez-le. Il fait précéder le mot "maudit" aux expressions suivantes:

"Christ, Viarge, Tabarnacle, Calice, Cibouaire, Hostie, etc."

Rome n'a pas même pu enrayer le plus grave des péchés chez nous. Nous sommes encore une race de blasphémateurs. Il doit y avoir quelque chose de défectueux dans sa morale et dans son éducation religieuse.

c) Il semblerait, en effet, que le canadien-français qui fut un enfant de Rome pendant tant de siècles, aurait une plus haute idée de la morale chrétienne, que le pauvre protestant qui n'a pas eu cet avantage. Or, la prostitution n'est pas moins en vogue à Montréal qu'à Toronto, le vol n'est pas moins fréquent chez nous qu'ailleurs et l'ivrognerie n'est pas moindre dans le Québec qu'en Ontario.

Bien plus, nous assuré-t-on, deux sur trois pros­tituées de la rue Jarvis à Toronto, sont des canadiennes­-françaises qui disent venir de Montréal. Ce qui est certain, malheureusement, c'est que les prisons de l'Ontario logent une population canadienne-française un peu trop imposante. Cet auteur fut autrefois em­ployé dans une prison de l'Ontario. Les prisonniers canadiens-français, y compris deux moines, étaient si nombreux qu'ils exigèrent que le journal de l'institution fut rédigé dans les deux langues.

Nous publions ces faits regrettables non pas en vue de dénigrer notre race que nous chérissons mais pour démontrer que l'Église de Rome n'a pas produit chez nous les bons fruits qu'elle se vante de produire. Pourtant, elle a eu dans le Québec, toutes les chances possibles de démontrer ce qu'elle peut faire. Elle a dominé notre race, sans encombrement, pendant plus de trois siècles. Son influence se fait sentir partout dans notre vie religieuse, sociale, politique, familiale et nationale. Elle contrôle notre éducation, forme nos intelligences et dicte à nos volontés. Elle n'a aucune excusé de pas produire les bons fruits que la foi chrétienne produit toujours. La simple raison de sa faillite est que sa doctrine et sa morale, ne sont pas en conformité avec les enseignements du Christ et de l'Evangile. Les racines sont pourries et, l'arbre ne peut pas produire de bons fruits.

"C'est à leurs fruits que vous lés reconnaîtrez." (S. Math. VII, 16)