AVANT - PROPOS

Depuis que cet auteur a quitté la prêtrise et est devenu protestant évangélique, plusieurs catholiques et protestants lui ont demandé cette question: "Pourquoi les prêtres laissent-ils la prêtrise?"

Ce volume est la réponse à cette question bien légitime de ses amis. Ce qu'il ne pouvait révéler lorsqu'il était sous la tutelle de Rome, il le peut maintenant, puisque la Vérité, d'après l'Évangile, l'a rendu libre.

L'auteur a soumis d'avance les faits publiés dans ce volume, à un très grand nombre d'anciens prêtres; ils les ont vérifiés et reconnus comme étant l'exposé véridique et sûrement non exaggéré des procédés de l'Église de Rome.

Le lecteur comprendra sans difficulté, que le prix du courage en disant ici toute la vérité, y compris la nécessité de révéler certains faits regrettables, est d'encourir la colère vengeresse des potentats de l'Église Catholique romaine. Cette vengeance s'exprime ordinairement par des souhaits diaboliques, par des anathèmes inutiles, par l'assassination de caractère ou par de sales lettres anonymes. Mais, coilà une solde bien minime que doit payer celui qui est honoré du privilège de proclamer les vérités chrétiennes à un peuple si honteusement déçu. Aucun prêtre n'a pu prétendre et prouver que les faits publiés dans l'édition anglaise fussent des faussetés. Le défit est maintenant lancé à tout prêtre de langue française, de prouver, paragraphe par paragraphe, que ce volume est un tissu de mensonges. L'auteur attend avec impatience un tel document officiel complet . . qui ne viendra jamais.

Il semble nécessaire d'expliquer aux lecteurs, la signification des mots "romain et romanisme," employés si souvent dans cette étude. L'Église de 'Rome a usurpé le mot "catholique" comme s'appliquant uniquement à elle-même. Ce mot comporte l'idée d'universalité et s'applique davantage aux chrétiens évangéliques qui reconnaissent comme membres de L'UNIVERSELLE ÉGLISE de Jésus-Christ; ceux qui croient en lui et acceptent son salut. Il n'en est point de même de l'Église de Rome, qui localise l'Église de Jésus-Christ au Vatican seulement.

Il est nécessaire dans ces pages, d'ajouter souvent aux mots "église" ou "catholique" le terme "romain," pour bien spécifier qu'il s'agit de l'organisation religieuse de Rome, et non point l'Église universelle du Christ. Il en est ainsi du mot "romanisme" qui signifira ce que le canadien-français connaît plutôt sous les deux mots "Église catholique," mais qui devra aussi lui rappeler les aspirations dictatoriales et politiques de ce système religieux.

Il est probablement inutile d'ajouter que ce volume n'est point publié pour l'admiration des styles littéraires exigeants ni pour la satisfaction des rusés théologiens romains. Cet auteur n'a jamais pu entrer dans le sacrosanctum des premiers, mais il sait que ces derniers n'aiment pas les exposés francs et clairs de leurs thèses si compliquées. Ils n'ont aucun intérêt que le citoyen ordinaire connaisse les vérités religieuses que leurs volumes théologiques ne révèlent pas.

Sûrement, il faut dire un mot sur le titre de ce livre, "J'étais Prêtre de Rome." Les apologistes romains vont chuchotter au pauvre "habitant canayen," que même le titre de ce mauvais volume est une erreur théologique. D'après Rome, le sacerdoce chrétien est personnifié encore dans les personnes humaines, et une fois un homme est déclaré prêtre, il demeure ainsi pour le temps et pour l'éternité. Toutefois l'Évangile enseigne que Jésus-Christ est le seul Prêtre de la Nouvelle Loi, et que l'antique sacerdoce est aboli. Il demeure vrai que l'auteur, comme les autres "prêtres" romains, ne fut jamais prêtre selon l'enseignement évangélique, mais le fut, hélas, selon les prétentions de Rome. Puisqu'il s'est retiré de ce sacerdoce romain, le titre de ce livre, n'est pas si mauvais au point de vue évangélique . . . "J'étais prêtre de Rome."

Il faut encore avoir un certain égard envers ces messieurs. Il ne faut pas les bouleverser avec des arguments chrétiens qu'ils ne veulent pas comprendre. Ils diront, par exemple, si nous ne mettons pas les points sur les "i", que les nombreuses citations bibliques qui ornent les pages de ce livre, proviennent d'une Bible protestante erronée et non approuvée par l'Église catholique romaine. Mais nous pouvons assurer le lecteur, que tous les passages bibliques cités dans ce volume, sont tirés de la Bible catholique, de l'édition approuvée du chanoine Crampon. Cette édition possède "l'imprimatur" du Cardinal Maurice Feltin, Archévêque de Paris (1951).

Nous pouvons commencer par citer un passage de saint-Mathieu qui condamne la vie de certains prêtres que le lecteur connaît sûrement:

"Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui rebâtissez les tombeaux des Prophètes et qui décorez les tombeaux des justes . . . Serpents, engeance de vipères, comment pourrez-vous éviter d'être condamnés à la géhenne? . . . au dehors, vous paraissez aux gens être des justes; mais, au dedans, vous êtes remplis, d'hypocrisie et d'iniquité." (S. Matt. XXIII, 28-33)

Enfin, finissons cet "Avant-Propos". Le bon curé du lecteur lui défendra sous peine de péché mortel de lire ce livre, mais lui-même le "dévorera", dans l'intimité de son presbytère.

A l'exemple des Apôtres Pierre et Jean, l'auteur ne craind pas de répondre à ces faux témoins du Christianisme:

"Aux yeux de Dieu, est-il juste de vous obéir plutôt qu'à Dieu? Jugez-en. Pour nous, en effet, nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu." (Actes, IV, 19-20)