Chapitre II LE PRETRE ET LE CELIBATLe lecteur sait très bien que c'est un précepte bien' rigoureux de l'Eglise Catholique, celui qui défend le mariage à ses prêtres du rite latin. En recevant le sousdiaconat, le futur prêtre ne fait pas seulement une promesse de ne jamais contracter mariage, mais il est dépouillé par Rome de ses droits naturels et évangéliques dans cette, matière. Même s'il voulait, un jour, revenir sur sa décision imprudente de jeune homme, il ne peut plus invoquer les droits naturels à lui donnés par Dieu, pour contracter validement une union matrimoniale. Le pape pourrait "redonner" à son sujet ces droits naturels pourtant inviolables, mais il ne le fera point, à moins que, cette concession soit de nature à sauvegarder le prestige de son système réligieux autocrate. Il
va sans dire, qu'une telle législation papale n'a de validité qu'eux
yeux des dictateurs romains. La loi divine, naturelle, civile et évangélique
ne sanctionne pas ces prétentions ridicules du droit canonique. Il est
intéressant ici, de rappeler au lecteur ce que S. Paul écrivait à
Timothée concernant les qualités que les évêques et prêtres
devaient posséder pour gouverner une église. Je cite ici S. Paul dans
sa première épitre à Timothée, Chapitre III, versets 2-5. Ces
versets sont toujours tirés de la version approuvée par Rome, du
chanoine Crampon. "Il
faut done que l'épiscope (évêque ou prêtre) soit irréprochable,
marié une seule fois, sobre, pondéré, qu'il gouverne bien sa maison, tienne
ses enfants dans la soumission en toute dignité." L'on
peut se demander maintenant, sans manquer de respect au souverain
pontife romain, s'il oserait écrire à ses évêques aujourd'hui, ce
que S. Paul n'a pas hésité d'écrire aux évêques ou prêtres de son
temps. Seulement, il faut bien le noter, les mots "évêques et prêtres"
ne signifiaient que "anciens ou pasteurs" dans la pensée de
Paul, et non pas des noms avec pouvoirs fictifs, comme Rome nous représente
aujourd'hui, les prêtres et les évêques. Ce
même grand Apôtre ne craignit pas de conseiller le mariage à tous.
Avait-il une inspiration particulière de l'Esprit-Saint, et une idée
préconçue des exigences contre nature des potentats du Vatican,
lorsqu'il écrivit aux Hébreux: ) Chap. XIII, s-4) "Souvenez-vous
des prisonniers, de ceux qui sont maltraités, comme ayant vous aussi un
corps. Que le mariage soit en honneur chez tous .... " S'il
nous reste un doute sur la condamnation expresse (les enseignements de
Rome, par S. Paul, nous pouvons lire ce qu'il a écrit concernant ceux
qui défendent le mariage et commandent l'abstinence de viande, comme le
fait l'Eglise catholique, par exemple :"Mais l'Esprit le dit
formellement: Dans les derniers temps, certains abandonneront la foi
pour s'attacher à des esprits trompeurs et à (les enseignements inspirés
par les démons, sous l'influence d'imposteurs hypocrites, marques au
fer rouge dans leur propre conscience, qui interdiront le mariage (des
prêtres) et imposeront l'abstinence d'aliments (viande) créés par
Dieu pour les croyants, qui ont pleine connaissance de la vérité, en
usant avec actions de grâces." (Ière Timothée, IV, 1-4) Le
catholique n'entendra jamais ces paroles de L'Evangile, citées du haut
de la chaire. Elles condamnent trop clairement la discipline du célibat
écclésiastique obligatoire. Parfois, il entendra son curé
mentionner la parole de son Créateur, telle que rapportée dans la Génèse
: "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Mais, le prêtre lui
expliquera bien, que ceci s'applique à Adam et à Eve, mais point du
tout aux prêtres et aux bons religieux de notre temps moderne. Mais,
nous verons dans ce chapitre, qui a raison; le droit canonique romain ou
le Créateur. Il
est vrai que, dans le passé, le pape a permis à certains de ses prêtres
ou moines de contracter légitimement mariage. Mais, ceux-ci étaient
de descendance royale, et leur mariage devint nécessaire pour assurer
des héritiers à des trônes favorables aux intérêts arbitraires du
Vatican. Jamais ces concessions bénévoles sont accordées lorsqu'il
s'agit des intérêts spirituels des individus ou lorsque la réputation
d'un haut dignitaire romain n'est pas en jeu. Rome
n'admet pas si facilement que les concessions qu'elle accorde, sont
simplement pour sauver la face de ses fonctionnaires importants. Ainsi,
il n'est pas difficile de trouver encore aujourd'hui, des défenseurs du
système romain, qui nieront les détails du cas du neveuprêtre du
Cardinal O'Connell. de Boston, de riche et influente mémoire. Ce neveu,
qui était le secrétaire de son illustrissime oncle, et qui devait
bientôt devenir père de famille, obtint de Rome la permission d'épouser
la jeune fille très catholique qu'il avait criminellement séduite.
Mais, il fallut beaucoup d'argent et une influence écclésiastique
considérable. Le pieux Cardinal de Boston avait les deux. Le cas fut réglé,
facilement. Ce prêtre chanceux, à cause des millions de dollars de son
oncle-Cardinal, peut maintenant vivre une vie conjugale légitime et
espérer aller au ciel. Mais son confrère, qui n'a point un onde si
riche et si influent dans la hiérarchie romaine, et qui ose contracter
mariage, n'a que l'enfer pour partage d'après les enseignements d'une
Rome implacable. La
raison pour laquelle l'Eglise Catholique défend le mariage à ses prêtres
est très confuse. Nous savons bien que le célibat écclésiastique
avait comme fondement, à son origine, une conception païenne du
mysticisme. Puis certains Pères de l'Eglise, imbus de cette philosophie
non-chrétienne, ont énoncé que le mariage et la procréation des
enfants étaient choses dégradantes et ne devaient être tolérées que
chez les non-séraphiques. L'Eglise romaine, toujours consciente des
beautés du paganisme, a épousé cette idée, et imposa le célibat à
son clergé et à ses moines. L'on peut voir encore un vestige de ce
mysticisme païen dans le rituel romain. Il prescrit une cérémonie de
"purification" pour une mère qui a donné légitimement
naissance à un enfant. Aujourd'hui, pour être d'accord avec une opinion publique plus avisée, Rome se borne à dire que le célibat clérical n'est qu'une sage discipline de l'Eglise et non un commandement du Christ. Elle avance que le prêtre célibataire, comme le médecin ou l'avocat sans épouse, peut mieux servir le peuple. Le lecteur pourra évaluer lui-même cet argument papal, à sa juste valeur. Il semble qu'en vertu de l'importance hystérique que Rome met dans le célibat clérical, qu'il serait moins scandaleux pour un prêtre de violer cent jeunes filles que de contracter mariage avec l'une d'elles. Dans ce dernier cas, il serait suspendu et excommunié, et le pape seul pourrait l'absoudre, tandis que dans le premier, il n'aurait qu'à se confesser à un prêtre ordinaire. Il ne serait pas interdit ni excommunié. Mais,
il importe d'étudier ici le célibat sacerdotal en pratique. Le célibat,
pour être efficace et vertueux, devrait comporter nécessairement la
chasteté. Si la chasteté n'accompagne pas le célibat, celui-ci
devient un état hypocrite et criminel. Il y a une différence pratique
entre le célibat et la chasteté. Le premier est un état qui demande
l'absence d'une épouse légitime, tandis que la chasteté comporte
l'abstinence des plaisirs de la chair. Le
célibat écclésiastique dans le rite latin de L'Eglise Catholique est
généralement bien observé. Les prêtres n'ont point d'épouses légitimes.
Il y a des exceptions cependant, mais elles sont toutes à l'insu des
autorités romaines. Cet auteur a connu en Angleterre, un curé qui était
légitimement marié devant la loi civile, mais son épouse passait pour
sa ménagère devant les yeux de son Evêque et de ses paroissiens. Un
prêtre du Manitoba lui assura aussi, qu'il avait,, lui-même, présidé
au mariage de deux de ses confrères dans le sacerdoce, comme agent
civil, évidemment. Les prêtres qui ont des épouses légitimes sont
probablement assez nombreux, mais c'est un secret profond qu'ils
doivent garder. Mais,
ce que nous pouvons affirmer, c'est que la chasteté cléricale, qui
devrait accompagner le célibat, n'est pas généralement observée. Le
fait est que d'innombrables péchés de luxure se commettent au sein
du clergé, en raison de la loi canonique du célibat obligatoire. Soit
que l'on scrute l'histoire ou qu'on se contente d'examiner les faits
tout autour de nous, ce célibat écclésiastique n'en demeure pas moins,
le plus grand "trompe-l'oeil," inventé par le romanisme. Et
on constate, alors, que les prêtres qui se disent des moralistes
accomplis ne sont en réalité, que des hypocrites de profession. Ils
deviennent alors, experts à cacher leurs aventures amoureuses et la
différence inconciliable qui existe entre leurs enseignements et leur
vie privée. L'auteur
a maintenant le pénible devoir de prouver ici, et plus loin, ce qu'il
affirme plus haut. Il le fait en citant nécessairement des cas
particuliers de sa propre connaissance, mais chaque prêtre pourrait en
dévoiler cent autres. Ils suffiront, cependant, à démontrer les
effets généraux de cette malheureuse loi du célibat écclésiastique. D'abord,
il nous vient à la pensée le cas du prêtremissionnaire du sud-est
du Manitoba, qui se venta d'avoir violé la plupart des jeunes filles de
ses missions, et qui décrocha l'honneur de la paternité, au moins une
fois. Puis,
c'est le cas d'un prêtre de la même province, qui gardait constamment
dans sa voiture, une quantité de "préservatifs," en vue
d'occasions imprévues où il pourrait satisfaire ses passions. L'une de
mes nièces fut le témoin innocent d'une démonstration dégoûtante,
par ce curé, sur l'éfficacité de ces préservatifs. Une
autre nièce, celle-là agée de sept ans seulement, fut criminellement
assaillie dans le portique même de la cathédrale de Saint-Boniface. De
concert avec les policiers locaux, les autorités de la cathédrale jurèrent
d'arrêter la brute infâme qui avait ainsi profané le saint lieu, et
scandalisé une jeune âme pure et innocente. Mais,
malheur des malheurs, la fillette identifia un prêtre de l'Archevêché
comme son séducteur . . . On étouffa immédiatement le cas, et il
devint très peu charitable d'en parler. Et que penser des bons religieux, ceux qui sont protégés, dit-on, par leurs voeux monastiques? Et les Trappistes entre tous. . . . Durant mes années de sacerdoce au Manitoba, deux Prieurs de la Trappe à Saint-Norbert, furent chassés de ce monastère, à cause de leurs associations scandaleuses avec des femmes. Mais, comment pouvaient-ils le faire? La règle trappistine défend de parler aux confrères et sûrement aux danses, aussi. Mais, ceux-ci étaient Prieurs, et n'avaient aucune permission à demander pour monter dans le camion monastique, durant la nuit, et visiter les dames de leur choix. Révérendissime Abbé d'Oka, pouvez-vous nier ça? Nous
en venons maintenant, au cas des deux Pères Franciscains du Québec.
Ils avaient, comme victimes de leurs crimes sexuels, deux jeunes garçons
de cette ville. Naturellement, ces pieux moines ne voulaient pas que
leurs confrères-confesseurs connussent ces activités criminelles, et
leur ingénuité engendra une merveilleuse complicité. Nous savons que
dans le système romain, la victime d'un prêtre ne peut pas se
confesser à lui pour obtenir le pardon de son péché. Elle doit avoir
recours à un autre confesseur. Cette difficulté technique
n'embarrassa pas ces Franciscains. Le Père "A" avisa sa
victime de se confesser au Père `B", et le Père "B"
signifia à la sienne de faire sa confession au bon Père "A",
et voilà, c'est tout. Tout alla sur les roulettes jusqu'aù jour où
les parents de ces pauvres enfants découvrirent cette situation
criminelle. Mais, pour sauvegarder l'honneur du romainisme, ils durent
en rester là. Ils n'auraient rien pu faire d'ailleurs, sans la
permission de l'Evêque, qui aurait certainement interdit toute action
judiciaire publique. Des
cas, vous-en voulez en voilà. Celui-ci me répugne peut-être
d'avantage, puisque la victime fut encore une âme qui m'est très chère,
un neveu, cette fois. Le séducteur sacerdotal fut l'abbé Lionel Joyal.
Ce prêtre avait étudié dans les collèges "chatteux" du Québec,
étudié la théologie au Grand Séminaire de Montréal avant de devenir
vicaire à Saint-JeanBaptiste, puis curé des paroisses de Woodridge
et de Starbuck, dans la province du Manitoba. Le passetemps favori de
ce curé était de parfaire des actions sexuelles criminelles avec les
jeunes garçons des paroisses où il se trouvait. Nous regrettons faire
de la peine à ce malheureux prêtre, maintenant de l'Archidiocèse de
Sherbrooke, mais, il vaut mieux qu'un seul criminel périsse que de voir
toute la société s'écrouler pour avoir été contaminée par de tels
pervertis sexuels. En cour de police provinciale du Manitoba, le curé
Joyal plaida coupable sur le compte de quatre accusations d'homosexualité
avec garçons. Le 29 de mars 1946, il fut condanné à vingt-trois mois
de prison par le magistrat D. G. Potter. Ce
qu'il y a de plus répréhensible ici, n'est pas la faiblesse d'un homme,
mais c'est bien le système d'éducation romain qui forme de tels
maniaques, et le célibat clérical forcé, qui encourage de telles
situations. Et, ne soyons pas si naïfs de croire que les autorités désirent
punir ces prêtres criminels. Dans le cas du curé Joyal, il fut libéré
au bout de sept mois, sous les instances désespérées de l'Archevèque
Cabana de SaintBoniface, maintenant de Sherbrooke. Aux dernières
nouvelles, le prêtre Joyal est vicaire dans une paroisse de ce diocèse,
et ses activités sont sous la protection bénévole de l'Archevêque
Cabana. L'auteur comprend très bien aujourd'hui, ce qu'il avait difficulté à saisir lors d'une visite à un vicaire de la ville de Québec. Celui-ci venait de demander la permission à un père de famille que son fils l'accompagnât dans une promenade à la campagne. Le bon québécois répondit: "Non,
Monsieur l'abbé. Je laisserais mon garçon seul avec le forgeron, mais
jamais avec un prêtre." Et
pour en finir avec ces cas récents, je puis bien rappeler ici la
remarque d'un supérieur de communauté religieuse, et qui est
maintenant curé dans un nouveau diocèse du Québec. Je lui avais
insinué mon intention de quitter la prêtrise et la possibilité de
contracter mariage, un jour. Voici le "sage" conseil qu'il me
donna: "Ne
fais pas ça, Lucien; donnes-moi un beau petit garçon, et tu peux avoir
toutes les femmes au monde." Mais,
nous avons la tentation d'ajouter ici, un autre cas des plus modernes. A
Montréal, l'auteur avait engagé un taxi pour le conduire à une
librairie catholique, afin de procurer une Bible des plus récente et
approuvée par Rome, en vue des citations évangéliques dans ce volume.
Le jeune conducteur catholique de la voiture n'avait aucune idée de
l'identité de son passager. Celui-ci était bel et bien en habit laïque
qui ne pouvait révéler aucune relation avec l'état éccelésiastique.
Mais, étant toupours intéressé dons les questions ouvrières et
sociales, je lui demandai naturellement, s'il aimait ce genre de
travail. Voici ce qu'il répondit: "Non, je n'aime pas cet emploi.
Il y a trop d'occasions pour encourager le mal. Encore hier, un prêtre
en soutane, curé d'une paroisse de campagne, m'a demandé de le
conduire dans une maison de prostituées. Mais, j'ai refusé. Je ne suis
pas plus catholique que les autres, mais je me demande pourquoi les prêtres
font ça." La
loi du célibat clérical n'est pas seulement un fiasco de nos jours,
niais elle fut aussi une faillite lamentable dans le passé. Les papes
eux-mêmes, qui ont établi une telle législation à l'encontre de la
loi naturelle et évangélique, furent les premiers à en devenir les
victimes. Voici quelques faits historiques entre des milliers: La
pape Serge III eut un enfant illégitime avec la prostituée Marozia, ce
bâtard succéda à son père sur "le trône de Pierre," a l'âge
de treize ans, et devint "Sa Sainteté le pape Jean XI." Le
pape Léon VI fut assassiné par sa concubine, parce qu'il avait fait
l'amour avec une autre femme. L'Evêque
de Crémone écrivit les lignes suivantes, an sujet du pape Jean XII:
"Aucune femme honnête n'osait se montrer en public, car le pape
n'avait aucun respect pour les jeunes filles, les femmes mariées ou les
veuves; elles étaient certaines de devenir les victimes de ses passions
sexuelles." Ce pape fut, par la suite, assassiné par un homme qui
avait surpris ce Souverain Pontife dans un acte d'adultère avec son épouse. Trente
sept Evêques ont présenté une déclaration à un concile de l'Eglise
que le pape Jean XXIII était coupable de fornication, d'adultère,
d'inceste de sodomie, de vol, de simonie et d'avoir violé trois cents
religieuses. Le
pape Alexandre VI vécu publiquement en inceste avec ses deux soeurs
et devint le père reconnu de l'enfant de l'une d'elles.
Cette enfant, nommée Lucrèce, mit au monde, par la suite, un
rejeton dont le père était aussi son propre père, Sa Sainteté le
pape Alexandre VI. Le pape Grégoire XXVI avait plusieurs concubines connues. L'une d'elles était la jolie épouse de son barbier. Plus près de nous, selon que nous racontent certains biographes, le pape Pie IX, serait le père de deux filles illégitimes. Ce
qu'il est certain, c'est que le Cardinal Antonelli, secrétaire d'Etat,
fut le père d'un enfant dont la mère était la comtesse de Lambertini. Mais
pourquoi continuer? Il y a plus d'un millier de volumes historiques qui
attestent que le célibat clérical n'est qu'une farce de poudre aux
yeux, pour tromper la bonne foi du catholique croyant. Tous
ces papes, évêques, prêtres et moines de l'histoire, comme ceux
encore plus nombreux des temps modernes, devraient se rappeler le
conseil de Saint Paul, plutôt que de devenir des sujets de scandale
pour la société: "Mais
s'ils ne peuvent pas garder la continence, qu'ils se marient: mieux vaut,
en effet, se marier que brûler (de désirs)"-(S. Paul, Ière Cor.
VII, 9). Nous
surprendrons, peut-être, le lecteur en disant que les crimes sexuels
les pires et les plus fréquents qu'on recontre au sein du clergé et
moines de Rome, ne sont pas ceux commis, d'une façon normale, avec des
personnes adultes du sexe féminin. Il y a même des prêtres et des
religieux qui en sont venus à avoir une certaine horreur de la femme.
Vous les voyez, lorsqu'ils sont obligés d'entammer une conversation
avec elle, ils gardent modestement les yeux baissés, rougissent un peu
et se sentent complètement mal à l'aise. C'est là, le signe ordinaire
d'un homosexuel. Ses victimes sont généralement des hommes ou des
enfants. L'on
dit dans le monde, qu'il faut se méfier d'un jeune homme d'âge mûr,
qui n'a aucun intérêt aux jeunes filles ou au mariage. Les
psychologues sont toujours tentés de le classer parmi les homosexuels.
Il n'y a aucune raison scientifique ou ascétique, qui démontre que les
prêtres, moines et frères sont exempts de cette maladie anti-sociale.
Au contraire, ils deviennent des victimes faciles de leur formation écclésiastique
et religieuse. Mais, il faut se hâter d'ajouter que le blâme de cette
situation doit reposer, avant tout, sur le système romain qui déforme
les aspirations normales du prêtre et du religieux, plutôt que sur
l'individu qui n'en est que la pauvre victime. La
confession auriculaire obligatoire est sûrement une cause de la déformation
sexuelle du confesseur et souvent du pénitent. Mais nous voulons parler
surtout de la formation cléricale et monastique. Nous allons esquisser
les différentes phases de la formation que reçoit un candidat à la
vie religieuse, pour le faire aboutir à l'état déplorable mentionné
plus haut. Prenons,
par exemple, un bon jeune homme de quinze ans. Si le cours naturel des
choses se produisait, il deviendrait bientôt chastement intéressé aux
jeunes filles de son entourage, et deviendrait finalement un excellent
mari et un bon père de famille. Qu'il soit maintenant un médecin, un
avocat ou un cultivateur, il est tout probable qu'il ne deviendra jamais
un homosexuel. Mais,
lorsqu'il s'agit d'un candidat à la prêtrise ou à la vie religieuse,
l'Eglise de Rome intervient avec sa loi de célibat forcé qui est à
l'encontre de la loi naturelle. Même avant son entrée au noviciat ou
au grand séminaire, il doit déjà comprendre qu'il doit renoncer
pour toujours au mariage et considérer toutes associations innocentes
avec les jeunes filles, comme occasions de péché ou du moins comme
perte probable de sa vocation et de son bonheur futur. Naturellement, ce
bon jeune homme va chercher des compensations pour sa nature frustrée. L'Eglise dira que la principale compensation d'une vie naturelle frustrée est une vie ascétique plus profonde. Elle oublie parfois, que son grand théologien, Saint Thomas, a bel et bien dit que "la grâce ne détruit pas la nature.' Mais, elle se reprend en disant que certains rêves de la nature endormie et ses conséquences périodiques, vont suffire aux demandes naturelles de la nature éveillée. Mais, descendons des nues; cette compensation sera d'abord le péché solitaire puis l'homosexualité, résultat normal du "chattage" anormal. Nous
avons expliqué ailleurs, comment ce "chattage" qui infecte
les collèges, séminaires et noviciats du Québec, est la compensation
commune de la vie célibataire de ceux qui y habitent. Il procure non
seulement une certaine satisfaction bestiale de la nature, mais rappelle
aussi les nobles sentiments d'amour de l'homme robuste et de la femme
charmante et délicate. Seulement, dans ce cas, ce sont deux hommes qui
s'échangent leurs coeurs. Ce sont deux hommes voués au célibat de
l'Eglise de Rome. Ce sont deux hommes ruinés par le crime dégoûtant
de l'homoséxualité que la formation cléricale ou monastique de
l'Eglise de Rome leur a inculqué. Les promoteurs de la loi diabolique
et hypocrite du célibat clérical obligatoire, sont bien les faux prophètes
dont parle l'Evangile: "Méfiez-vous
des faux prophètes qui viennent à vous vêtus de peau de brebis, mais
qui, au dedans, 'sont des loups ravisseurs. C'est à leurs fruits que
vous les reconnaîtrez." - (S. Matt. VII, 15-16) Il
est évidemment impossible d'expliquer en quelques mots, les diverses
raisons qui portent les prêtres à quitter la prêtrise en si grând
nombre. Ce modeste petit volume, n'est qu'un résumé bien incomplet des
motifs qui induisent les prêtres à laisser le sacerdoce et l’Eglise
de Rome. Ces hommes ont passé des années à méditer, à observer et
à prier avant de prendre cette suprême décision. Non pas que la
conviction de la fausseté du romanisme soit difficile à obtenir, mais
la décision de prendre un tel pas, à un tel moment, est ordinairement
assez pénible. D'abord, il s'agit de la plus importante décision de la vie d'un prêtre sincère. Il sait bien qu'une multitude de personnes ne comprendront point ce changement de carrière et attaqueront certainement la sincérité de ses motifs. Sans doute, il se rend compte qu'il devra sacrifier les relations sociales avec plusieurs de ses amis et même avec sa famille. Il devra laisser une vie relativement facile qui lui donne une sécurité financière enviable. Il devra se résoudre à devenir l'objet d'injures, de persécutions et de calomnies. Il devra abdiquer un poste où il peut régner en dictateur, pour devenir, un simple chrétien et un citoyen ordinaire de son pays. Pour ménager les sentiments de ses parents et amis qui le critiquent amèrement, il devra probablement quitter la région où il' est né, et aller habiter ailleurs. Voilà ce que le prêtre tonnait avant de laisser la prêtrise et qu'il accepte pour suivre ses convictions religieuses. |